Hebdotouraine

Balade mégalithique

De cette période lointaine, divisée en paléolithique ou pierre taillée, et néolithique ou pierre polie, il demeure des témoins dit mégalithes. Sans parler des puits funéraires de Sublaines, des stations de Pernay et d’Abilly, on connaît partout les ateliers du Grand-Pressigny, qui exportaient leurs produits dans le monde entier. Les menhirs, se dressent comme un mémorial, un terme, un ex-voto, un symbole religieux ou civil, et l’on visite notamment ceux de Draché, de la Pierre Chaude et de la Pierre Bachelière. Les dolmens ou chambres funéraires gardaient les ossements des chefs et dignitaires des clans. Parmi les principaux figurent ceux de l’Ile Bouchard, de Pussigny, de Hys, et surtout celui de Mettray, ou mieux de St-Antoine, dit « la Grotte des Fées »  (Extrait de la Touraine à Travers les Ages de Louis DUMONT 1920)

Les mégalithes et les sépultures néolithiques
Jean-Claude Marquet, Chercheur associé

Les mégalithes sont des blocs de pierre de grandes dimensions dont on a fait usage pour l’élévation de monuments mais aussi, quelquefois, dans un but utilitaire comme polissoirs pour les haches. Ces monuments constituent les plus anciens éléments architecturaux connus dans le monde. Les plus fréquents sont les dolmens et les menhirs. Si la signification des menhirs reste encore largement énigmatique, en revanche il ne fait pas de doute que les dolmens érigés au cours du Néolithique sont des espaces où ont eu lieu des inhumations. Une dernière carte présentée sera celle des inhumations non mégalithiques qui sont des inhumations non protégées par des chambres dolméniques.

Louis Dubreuil-Chambardel (DUBREUIL-CHAMBARDEL 1923) répertorie un certain nombre des sites concernés par cette notice. Son inventaire est complété en 1963 par la première publication de Gérard Cordier consacrée aux mégalithes d’Indre-et-Loire (CORDIER 1963) qui sera suivie en 1984 d’une nouvelle édition entièrement refondue et complétée.

Le terme « mégalithe » recouvre différentes structures. Parmi les mégalithes préhistoriques, on distingue principalement : – les menhirs, pierres dressées plantées verticalement en terre ; (17) – les dolmens, tombeaux constitués de dalles souvent monumentales ou des allées couvertes, formées de plusieurs pierres dressées (ou orthostats) recouvertes par une ou plusieurs dalles (ou table) ; (32) – les alignements, une ou plusieurs lignes de menhirs, de même direction approximative – les cercles de menhirs, plus ou moins complets (parfois appelés cromlechs) (1) – les hypogées, grottes artificielles creusées par l’homme, avec couloir en pente douce, vestibule et chambre sépulcrale ; ils sont classés parmi les mégalithes puisqu’ils étaient souvent signalés par des dalles monumentales à l’extérieur afin d’en indiquer l’entrée. (0)

Au sens strict et archéologique du terme, les mégalithes désignent des constructions faites avec de grandes pierres, mais surtout élevées à l’époque préhistorique.

Les dolmens d’Indre-et-Loire se répartissent en trois grands groupes géographiques. Celui de la vallée de la Vienne est le plus remarquable, montrant un regroupement net le long de la vallée. Dans le nord du Lochois et en Champeigne tourangelle, quelques dolmens sont bien regroupés tandis qu’au nord de la Loire on observe un semis de monuments très divers. Il n’y a pas de grande unité dans leur architecture, on note des dolmens simples qui ne sont constitués que de trois blocs, des dolmens plus complexes du type de ceux de l’Anjou mais n’en ayant pas exactement toutes les caractéristiques et enfin des dolmens possédant une chambre circulaire. L’allée couverte de Saint-Antoine-du-Rocher, au nord de la Loire, est le plus remarquable de tous ces monuments ; sa dalle de couverture médiane a une masse qui est de l’ordre de 50 tonnes, la dalle septale porte un polissoir dont la position laisse penser qu’il existait avant que la dalle ne soit utilisée pour la construction du dolmen. C’est aussi le plus proche de la vallée de la Loire mais sa présence à cet endroit est plus liée à la géologie du lieu, l’existence à cet endroit de blocs de grès et de « perrons » de Touraine autorisant son élévation. Les autres grands dolmens du même type se trouvent dans la vallée de la Vienne avec les exemples de Cravant-les coteaux et de Thizay. Le dolmen du Liège (Nord Lochois) est un remarquable dolmen à chambre circulaire dont la dalle de couverture possède également un polissoir. Il reste une partie du tertre autour du monument, ce qui a permis au colmatage de petites pierres qui se trouve entre les orthostats d’être conservé. Il est probable que, comme pour tous les autres monuments, celui-ci était recouvert d’un tumulus de pierres et de terre dont il ne reste donc aujourd’hui que la base. Les dolmens simples ne sont constitués que de quatre éléments : trois orthostats et la dalle de couverture. A Charnizay, on peut se demander si le dolmen a jamais été complètement érigé car trois énormes dalles seulement sont présentes et deux seulement sont érigées

Mégalithes – dolmens et menhirs de notre territoire

Par sa situation d’ensemble et le tracé de ses rivières, la Touraine était destinée à devenir un noeud de communication de premier ordre. Il n’est pas étonnant que les populations les plus diverses s’y soient cotoyées au cours des âges. On ne peut rien dire de certain sur les primitifs de la pierre éclatée ; à défaut d’ossements humains, quelques silex nous en restent : ceux de la Roche-Cotard, près de Langeais, datent de l’Acheuléen et du Moustérien, ceux d’Huismes près de Chinon, appartienneent au Magdalénien. Mais nous sommes mieux renseignés sur les hommes de la pierre polie ; dès lors, des éléments ethniques avaient dû se croiser, puisque des deux seuls crânes néolithiques découverts en Touraine, celui de Manthelan présente un indice de 0,75 et celui de Pont-de-Ruan un indice de 0,82. Conséquence de ces premiers brassements, la civilisation avait fait de grands progrès pour la culture, l’élevage et même l’industrie. Les beaux silex couleur cire d’abeilles étaient expédiés sous forme d’armes, outils, ustensiles ménagers, à partir des “ateliers” du Grand-Pressigny jusqu’en Belgique, en Suisse, vers la Bretagne et les Pyrénées. Déjà les routes traditionnelles du commerce étaient ouvertes à traver le carrefour de Touraine. La vie politique et religieuse de ces lointains ancestres reste, certes, bien mystérieuse malgré le cromlech, les dix-sept menhirs et les trente-deux dolmens qui parsèment encore le sol de la Touraine. Cette remarquable densité de mégalithes, la foule de lieux fortifiés, -mottes, châtelliers, “camp de César” comme ceux de Neuilly-le-Brignon et de Cinais, – indiquent à coup sûr une population abondante et active.

Pierre Leveel, J.M. Rougé, Emile Dacier, Jacques Guignard. “La population, son origine et son caractère” dans Visages de la Touraine, Horizons de France, Paris, 1948, page 18.


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Surnommé « Le Gros Chillou », il est situé au Lieu-Dit “Briançon”. Ce dolmen en grès turonien d’une longueur de 15 mètres appelé autrefois « Le Gros Chillou » qui signifie gros caillou provient probablement du coteau voisin distant de 2 ou 3 kilomètres. Transporter ce monument dans la vallée, près de la Vienne, a du mobiliser une énergie considérable. Il s’agit du plus important dolmen de Touraine.

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Aux Erables, sur la commune de Draché, on voit un menhir, connu dans le pays sous le nom de Pierre-Percée ou menhir des arabes. La hauteur de ce monument druidique est de quatre mètres. Sa largeur est d’un mètre cinquante centimètres. Au centre, il existe une ouverture ovale d’environ 25 cm sur 20 cm. Des marches, pratiquées dans les blocs de pierres, permettent d’atteindre cette ouverture avec la main.

Autrefois, les garçons et les filles de la contrée qui se proposaient de contracter mariage, ne manquaient jamais de se rendre à la Pierre-Percée. Ils échangeaient soit des bouquets de marjolaine, soit un autre objet qu’ils faisaient passer par l’ouverture du menhir et se regardaient comme liés par cet acte, équivalant pour eux au plus sacré des serments. Certains villageois attribuaient aux herbes croissant au pied du menhir le pouvoir d’éloigner les mauvais esprits qui hantaient la campagne pendant la nuit, et de préserver les bestiaux des sorts que les sorciers auraient pu leur jeter. Ils cueillaient ces herbes et les plaçaient dans leurs maisons et dans les étables. Ces pratiques superstitieuses se produisaient encore peu de temps avant la Révolution. Aujourd’hui, elles ont complètement disparu (texte datant de 1878). Le menhir des Arabes, souvenir de la bataille de Poitiers en 732(ou Pierre-Percée de Draché) était considéré comme un lieu privilégié et magique mais aussi redouté. Une vieille légende raconte que les chefs des tribus ennemis pactisaient en passant deux doigts chacun par le trou pour se toucher. La pierre comporte en effet un trou de 30 cm. Les serments échangés au travers étaient considérés comme sacrés. On passait la tête des enfants par le trou pour les préserver des maladies, plus particulièrement des écrouelles (Maladie de peau). On racontait que des sacrifices humains s’y pratiquaient. On faisait passer la tête des victimes par le trou et de l’autre coté officiait le sacrificateur. La Pierre Druidique ou Pierre de supplice passait selon la légende pour avoir été une pierre de sacrifice. Les victimes y étaient attachées par des liens fixés au travers des perforations de la pierre. On dit aussi qu’elle servait de table d’immolations druidique. Selon une autre légende populaire, après la bataille de 732 de nombreux Sarrasins auraient été enterrés au pied du menhir des Arabes à Draché et que les fosses ainsi que les squelettes étaient d’une grandeur stupéfiante. Les pierres taillées ou polies, les polissoirs, les pierres levées “menhir” et les dolmens étaient considérés avec respect, vénération et crainte par les populations. Détruire un mégalithe portait malheur.

PLus d’infos


Le dolmen de Bagneux :
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Le dolmen mesure 4,25 m de large à l’entrée, et s’élargit pour atteindre 5,40 m au fond de la chambre. Celle-ci s’étire sur 17,30 m de longueur.

La chambre est délimitée par quatre orthostates de chaque côté et une dalle de chevet de 7,30 m de long. Une dalle verticale, perpendiculaire à la dalle de chevet, constitue vraisemblablement une cloison intérieure. La chambre est recouverte de quatre tables de couverture, dont la dernière, qui est aussi la plus grande, est fendue. La chambre ouvre au sud-est.

En regardant les énormes pierres érigées un peu partout, nos ancêtres avaient trouvé une interprétation très jolie, pour expliquer la raison d’être de celles ci. Ces pierres énormes n’avaient pu être assemblées que par des Fées, ou même elles s’étaient déplacées et dressées toutes seules, parce qu’elles étaient magiques. C’est depuis cette époque, que sont nées les nombreuses légendes.

Elles varient selon les régions et les pays évidement. En ce qui concerne la Touraine et le val de Loire, beaucoup de monuments mégalithiques sont rattachés à Gargantua, le personnage crée par Rabelais en 1534. Ce Géant qui parcourait la région, a laissé de nombreuses « traces » sur les pierres de Touraine (4).Que se soit par le nom donné aux mégalithes, comme le Dolmen « Les Palets de Gargantua » à Charnizay, ou « Les sillons de Gargantua » un polissoir aujourd’hui disparu qui se trouvait sur la commune de Sublaines. A Chézelles, le Menhir « Le Chillout » (Aujourd’hui disparu) avait été jeté depuis Faye-La-Vineuse par Gargantua, et il portait la trace de ses ongles. Ou encore, par la légende qui s’y rattache comme le Menhir du Moulin de Léez, « La Pierre David » à Cangey. Certaines de ces légendes seront racontées un peu plus loin dans l’ouvrage.

Il y a aussi les légendes rattachées à Saint Martin. On disait à une époque pas si lointaine, que « La Pierre St Martin » à luzillé portait les traces de pas de Saint Martin (Les cuvettes de polissage), ainsi que les traces des coups de son bâton (Les rainures). On retrouve aussi l’empreinte de ses pas sur le Dolmen de « La Pierre couverte » à Thizay. A l’époque ou Saint Martin oeuvrait en Touraine, il n’hésitait pas à détruire certains monuments mégalithes comme le Dolmen dit « Le pas de St Martin » à Continvoir qu’il aurait détruit au cours de l’une de ses missions. On trouve aussi des pierres appelées « Pas de St Martin » à Cinais, St Epain ou encore à Sublaines.
Les autres légendes sont rattachées principalement aux Fées ou au Diable, très forte croyance populaire éloignée de nous aujourd’hui. Cela se retrouve aussi dans le nom, comme pour ces exemples: Le Dolmen de « La grotte aux Fées » à St Antoine du Rocher, appelé aussi « La maison des Fées », « Le Château des Fées ». On trouve aussi un Dolmen dénommé « Le cimetière des Fées » sur la commune de Descartes. Il y a aussi le Dolmen « Le siège des Fées » à Paulmy. Certaines légendes sont nées des traditions populaires de l’époque, comme la très belle et triste légende du Menhir de Vaujour.

Il y a aussi les légendes qui se rapporte aux pierres elles mêmes, comme celles qui se déplacent ou tournent toutes seuls, comme « La Pierre David » situé sur la commune de Cangey.

N’oublions pas non plus, toutes les traditions rattachées aux cultes des Druides, qui ont récupéré les monuments mégalithes pour leur propre compte. Le Menhir des Cormiers, à Epeigné-Sur-Dême, appelé aussi « La Pierre Druidique » ou encore « La Pierre du Supplice » passait pour avoir été une pierre à sacrifice. Comme celle de la Pierre Percée (Draché), ou encore la Pierre Chaude à Paulmy qui ont elles aussi servi de pierres de sacrifices. Les druides ont toujours étaient, dans la tradition populaire, pour être des êtres sanguinaires.

Il y a les pierres des trésors, celles des miracles, celles des offrandes, celles à fonction sociale, et de justice. Il existe pour chaque monument une légende qui s’y rattache. Pourtant certaines de ces légendes ont disparu avec le temps.

Source : Pierres Sacrées de Touraine Texte de Mikerynos – Copyright 1998.

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Menhir dit La Pierre-Frite de Grandmont :
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Le menhir est situé en forêt de Gros Bois, à proximité de l’intersection entre la D 63 et l’allée Pierrefite (chemin forestier). D’une hauteur de 2,50 m, pour une largeur de 3,20m. Il est composé d’un bloc de poudingue lustré à silex d’âge éocène. “Les anciens disaient qu’il s’agissait d’une pierre tombée du ciel et qui se serait fichée dans le sol.“(documents inédits dus à M. Perochon de Noyers-sur-Cher).

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Le Dolmen d’Hys – Pierre Levée
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–Pierre-Levee

La plus ancienne trace d’une occupation humaine du territoire communal est le dolmen d’Hys appelé la « Pierre levée », implantée à 1 kilomètre au nord-est du hameau d’Hys. Le dolmen d’Hys est constitué d’une énorme dalle de perron éocène de 5m sur 5.5m, présentant des traces de polissage (6 cuvettes) et reposant sur six grosses pierres dont 3 de calcaires lacustres. Outre ces piles, un blocage de pierres comble les espaces, le dolmen étant par ailleurs encore en grande partie enseveli sous le tumulus qui devait le recouvrir à l’origine. Les petites pierres qui ferment une partie des intervalles entre les blocs-supports ont peut-être été mises en place dans la construction originelle ou bien rajoutées à une époque beaucoup plus récente pour donner un abri aux bergers.

« Les Palets de Gargantua » (Charnizay)
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Sur le territoire de Charnizay se trouve un important Dolmen appelé dans la région la « Pierre Levée », ou plus connu sous le nom de « Les Palets de Gargantua ». (Il ne reste que trois palets sur quatre). L’architecture de cette sépulture ne pourrait être pas terminée, les grandes dimensions des blocs de grès dépassent 4 mètres de long pour le support (Photo 16), et atteignent 5.50 mètres pour les dalles de couvertures restées au sol.Leurs poids est tel (Plus de 50 tonnes) que les hommes qui les ont déplacés n’ont peut-être pas pu les mettre à leur place, et terminer le monument (de type Angevin ?). Ce monument qu’ils avaient voulu  majestueux et qui aurait dû-être orienter Est-Ouest.Sa situation, sur une hauteur permettant d’embrasser tous le paysage, est voulue, elle a conduit les hommes à transportés jusqu’a la, les blocs arrachés plus bas sur la pente vers l’Ouest. La légende raconte que Gargantua s’amusait à lancer des Palets que sa femme avait transportés dans son tablier de noce pour atteindre sa « Bague » le Menhir de Civray-Sur-Esvres à 30 Km de là. Ce Dolmen a été sauvé en partie par la société préhistorique de France. Son accès est très facile, il est indiqué sur le bord de la route. 

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« La Pierre Chaude » (Paulmy)
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C’est un dolmen en grès de 200x240x270 centimètres avec une chambre polygonale complètement fermée, limitée par six supports dont trois supportent encore la table massive qui s’est effondrée à l’intérieur de la chambre. Une fouille est exécutée dans la chambre dolménique peut avant juillet 1887, ces fouilles ont été poussées jusqu’à 1,20 mètre de profondeur. Elles ont livré des ossements humains, d’animaux, des fragments de plusieurs vases et quelques pierres taillées. Comme les autres dolmens de la région, celui-ci a été un lieu de sépulture pour les Néolithiques qui habitaient le secteur.

Non loin du Châtelier, au sud de la route de Neuilly-Le-Brignon, entre la départementale D100 et la rivière le Brignon, on trouve ce dolmen rond, orienté à 90°. La pierre d’entrée est déplacée, elle faisait partie de la paroi Nord. La pierre de la paroi nord-est est à demi tombée et celle de la paroi Nord-Ouest, à l’intérieur, est penchée. Les autres pierres semblent à leur place. Le Dolmen est placé sur une pente accentuée, les cavités sont naturelles. L’entrée est opposée à la rivière. La grande table fut cassée, sans doute, au Sud, à cause de la déclivité du terrain.
Considérée comme le « Siège des Fées », ce Dolmen fouillé au XIX Siècle contenait les squelettes des éleveurs agriculteurs de la période du Néolithique qui l’ont édifié durant le IIIeme, ou IVeme millénaire Av. J.C. Les sépultures étaient accompagnées d’offrandes: Vases en poterie, pierres et silex taillés, ainsi que des ossements d’animaux. La forme carrée de la chambre est bien conservée, les 5 supports de grès encore bien place sont hauts de près de 2 mètres. L’extrémité du support  qui a été brisé volontairement est déposé à l’emplacement de l’entrée de la chambre. Cette ouverture orientée à l’Est, vers le soleil levant, pouvait être précédée d’un couloir qui a depuis disparu.

Allée couverte dite La Pierre-Folle à Bournand

“Tout le monde connait” le dolmen de la Pierre Folle, à quelque 3 km au Nord de Bournand (Vienne) et à 4 km au Sud-Ouest de Lerné, sur les confins du Chinonais et du Poitou.

Il s’agit d’un grand dolmen rectangulaire à cloisons septales et portique, dont l’essentiel de l’architecture nous est parvenu dans son état à peu près originel, puisqu’un seul support est tombé à l’intérieur, depuis longtemps d’ailleurs. Ce magnifique monument atteint une longueur totale de 20 m et rivalise avec celui de Bagneux, près de de Saumur, par les dimensions intérieures de sa chambre : 16,50 X 5,70 m.

A l’occasion d’une visite ensemble à ce monument en avril 1971, l’un de nous (R.M.) attira notre attention sur les traces de polissage visibles à l’angle nord de la table du portique, bloc de grès évidemment approprié à cet usage. Après un nettoyage, nous avons observé un ensemble de cinq cuvettes ou plages et une rainure (se reporter à la figure 1) :

Imaginons maintenant l’édification de l’un des ces géants de pierres. Dans une carrière, les hommes commencent par tracer les tailles avec du charbon de bois. Sur les traits qui sont ainsi exécutés, d’autres hommes allument des mèches grasses et la chaleur dilate la pierre. Ont verse alors de l’eau, la pierre se contracte et se fend en lignes droites. Il suffit d’agrandir la fente au marteau de pierre. L’opération recommencera jusqu’au dégagement du bloc de pierre désiré. Six mètres de long, 38 Tonnes (Le poids d’un gros camion et de sa remorque, mais sans les roues), c’est en effet sur de simples troncs d’arbres qu’étaient déplacés les Menhirs. Le moteur était fourni par 100 ou 150 hommes tirant sur des « Câbles » de cuir. D’autres travailleurs se relayaient sans cesse pour prendre les rondins de bois à l’arrière, et les replacer à l’avant du convoi, pour en faire des sortes de « Rails ». Et la carrière pouvait être à plusieurs kilomètres de l’endroit prévu, pour l’érection de ce colosse de pierre. Arrivé sur place, dans un trou avec le côté en pente dont celui qui y est opposé est renforcé avec des rondins de bois, le Menhir va être dressé. Son extrémité taillée en pointe est déplacée au bord du trou, l’autre sera soulevée peu à peu sur un échafaudage qu’on élève tronc par tronc. Enfin le bloc bascule, il reste à le mettre droit en le tirant avec des cordes tendues par des leviers.
C’était une opération lente et périlleuse, qui ne pouvait être arrêtée une fois commencée. Le bloc était en équilibre, dangereux tant qu’il n’était pas en place.
La technique du Dolmen est sensiblement la même, il était plus facile de poser deux pierres l’une sur l’autre. Sur une chaussée de terre étayée par des troncs, il suffisait de tirer le bloc plat (La table) sur des rouleaux, et le mettre en place sur ses supports. Des expériences récentes ont démontré qu’il suffisait d’une vingtaine d’hommes pour déplacer un bloc de 3 Tonnes, et qu’il en fallait deux fois plus pour le soulever.

(1) Période de transition entre le Néolithique et l’âge de Bronze, où apparaissent les premiers objets en cuivre.

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Toutefois, il faut noter que tous les blocs qui ont servi à la construction de ces géants de pierre n’ont pas tous étaient taillés dans des carrières d’extraction, certains blocs rocheux ont été utilisés tels quel, suite à une érosion naturelle des masses rocheuses.

Voici un exemple des différentes étapes de l’édification d’un Menhir (Etape 1 à 6), et de celle d’un Dolmen (Etape 7 à 9). Les différentes étapes comprennent une vue de côté et une vue de dessus pour une meilleure compréhension des figures. Les personnages, ainsi que leurs nombres ne sont donnés qu’a titre d’exemple, c’est une des versions officielles…

Etape 1 : Extraction et taillage du monolithe suivant la forme désirer dans une carrière (1) ou utilisation d’un bloc naturel.
Etape 2: Transport du bloc taillé sur des rondins de bois (2) , vers le lieu son érection à l’aide de cordage. Le
nombre d’individu affectés à cette tache dépendait évidemment de la taille du bloc a transporter,on peut l’estimer a une vingtaine de personnes pour un bloc d’environ 3 Tonnes. La durée du voyage dépendait naturellement de l’emplacement de la carrière et du lieu de l’érection du bloc. Il pouvait être du plusieurs jours à plusieurs mois.
Etape 3: Construction de la rampe en terre, avec renforcement par des troncs (3). Au pied de cette rampe à été creusé le trous permettant d’accueillir la base du bloc, il est renforcé sur le coté opposé par des rondins en bois. Le bloc de pierre est ensuite acheminé en haut de cette rampe, Grâce à un système de portique en bois (4) ou de chevalet, le même qui servira a ériger le Menhir dans sa position définitive.(Fig. 1/1B) Etape 4: Grâce à des cordages (5), le bloc est tiré, puis basculé vers le bas de la rampe. On estime à une quarantaine de personnes l’élèvation d’un bloc de 3 Tonnes.
Etape 5: Il est ensuite redressé (Par des cordages et des leviers de bois) et calé à sa base (6).
Etape 6: La rampe est ensuite détruite ou récupérée, et l’environnement proche du monolithe est déblayé de
toutes traces de construction (7).(Fig. 2/2B)

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Dessins Mikerynos 2005

A ce stade de l’édification, le Menhir est terminé. La construction du Dolmen reprend les mêmes étapes que précédemment, de 1 à 6, Mais ici, il ne s’agit pas d’ériger un bloc de pierre, mais deux blocs parallèles assez proche l’un de l’autre (9) (Fig3/b). Ces blocs ont naturellement une base plus large et ils seront sensiblement de la même hauteur. Ils vont servir de support à la table de pierre, qui formera le Dolmen.

Un bloc (10) installé de façon identique ferme le monument (Ce qui n’est pas toujours le cas). L’espace libre situé entre les deux supports est comblé avec de la terre (11). Ensuite le bloc de pierre (12) qui va recouvrir le monument « La table » est rajoutée.

Etape 7: Après avoir érigé les deux supports (Ou plus selon l’importance donnée au Dolmen) le bloc de pierre
qui va servir de table (12) est amené a son tour sur la rampe de terre. Il sera mis à sa place au moyen de cordages et de levier en bois. (Fig. 3/3B)
Etape 8: Après avoir mis en place la première pierre de recouvrement (12) une seconde rampe de terre est aménagée pour pouvoir amené le second bloc de pierre (12) qui va fermer le monument. (Fig. 47/4B)

Dessins Mikerynos 2005

Etape 9: La ou les rampes sont détruites, l’intérieur du Dolmen est vidé de la terre (13) (Fig 5b) qui permettait
les manoeuvres de mise en place des blocs supérieur ou « Table »
L’étape suivante consiste a recouvrir le Dolmen de son Tumulus ou motte de terre (14) (Fig 5c) .Ce Tumulus pour la plupart du temps dégager à notre époque.

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Dessins Mikerynos 2005
Des mégalithes furent érigés à de nombreux endroits de la planète.
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Des mégalithes furent érigés à de nombreux endroits de la planète. Sur le territoire français, on peut citer le tumulus de Bougon ou le cairn de Barnenez qui peuvent être datés du Ve millénaire av. J.-C., soit plus de 2 000 ans avant la première pyramide égyptienne. Ces constructions extrêmement nombreuses datent généralement du Néolithique ou du Chalcolithique (4700 à 1500 av. J.-C.), tel Stonehenge en Angleterre. Mais le tumulus F de Bougon a fourni la date de 4785 av. J.-C. dans sa partie Fo7. Les alignements de Carnac datent d’environ 4000 av. En Belgique, plus de cent vingt sites de mégalithesdolmens et menhirs sont relevés, dont les alignements de Weris avec les dolmens et cromlechs qui leur font cortège, les pierres de Mousny-lez-Ortho, Gozée, Sart-lez-Spa, Neerwinden, Manderfeld, la tombelle de Tourinnes-Saint-Lambert9,10,11 et jusque dans Bruxelles où des toponymes (Tomberg, Plattesteen, etc.) témoignent de l’existence d’anciens monuments mégalithiques.J.-C.

L’important groupe mégalithique méditerranéen de Corse et Sardaigne se prolonge jusqu’en Syrie. Le mégalithisme de Malte (Ggantija, 3500 av. J.-C.) constitue un cas particulier et culturellement assez indépendant.

En Sicile se trouve le plateau de l’Argimusco près de la ville de Montalbano Elicona où sont situés plusieurs mégalithes qui ont une forme très singulière encore d’incertaines sources. En Inde, les monuments mégalithiques datent du IIe millénaire av. J.-C. jusqu’au milieu du Ier millénaire av. J.-C.. C’est dans la région du sud de l’Ethiopie que se trouve encore aujourd’hui la plus grande concentration de mégalithes de tout le continent africain. ils se divisent en deux ensembles distincts: des cistes dolmeniques datant du IIe millénaire av. J.-C. pour l’ensemble le plus ancien, et d’autres, plus récents (Ier millénaire de notre ère), se comptent par milliers (un chiffre de 10 000 est avancé) dans le Shoa et le Sidamo éthiopien. La Colombie possède des dolmens : San Augustin et Alto de los Idolos, les deux sites principaux ne sont distants que de quelques kilomètres. Ils s’étagent du VIe siècle av. J.-C. jusqu’au XVe siècleAu Brésil : Une équipe d’archéologues brésiliens a découvert sur le site de Calçoene (État amazonien d’Amapá) près de la Guyane française, un observatoire astronomique datant de l’époque antique, remontant probablement à 2000 ans.

La Touraine est célèbre dans le monde par ses ateliers préhistoriques de silex taillés et polis du Grand-Pressigny. Cette industrie, si ancienne qu’on ne saurait la dater, prouve le génie de l’homme, son travail incessant et son désir de dominer, comme aujourd’hui, la matière, en la transformant à l’usage des besoins de la vie, armes pour se défendre, outils pour s’en servir. Qu’est-ce donc qu’un atelier du Pressignien ?

C’est une parcelle de sol où gisent ça et là des blocs matrices, des nucleus appelés livres de beurre, par analogie avec la forme de la livre de beurre du pays. Il y a là des lames, des lamelles et des ébauches multiples de pièces dont un certain nombre furent des perçoirs, racloirs, pics, grattoirs, tranchets, coup de poings et percuteurs, haches polies et polissoirs, pointe de fléchettes et quelquefois de minces hachettes considérées comme étant des objets votifs.

Les ateliers dont Pressigny est le centre sont très nombreux. Ils s’étendent particulièrement sur toute la vallée de la Creuse tourangelle ainsi que sur les vallons de la Claise, de l’Egronne, de la Muanne et du Brignon. Ces lieux de travail, où le paléolithique est mêlé souvent au néolithique, se trouvent en plein air, et en les voyant, Casimir Chevalier, l’un des meilleurs historiens de la Touraine, a écrit : ” Il est probable que les ateliers du bassin de la Creuse ont été arrêtés en pleine activité par l’invasion soudaine d’une peuplade plus civilisée, armée d’instruments de bronze ou de fer. Tout semble indiquer que la clôture de ces ateliers à coïncidé avec la fin de l’âge de pierre, car si les outils en silex avaient continués à êtreusirés, on n’eût pas négligé une région où la matière première était si abondante et si facile à exploiter.”

Pierre Leveel, J.M. Rougé, Emile Dacier, Jacques Guignard. “La Touraine dans la Préhistoire” dans Visages de la Touraine, Horizons de France, Paris, 1948, page 55.

Le musée de préhistoire de Bossay-sur-Claise
Le Grand-Pressigny :  musée de la Préhistoire 
Le Musée de la Poterne de Preuilly-sur-Claise
L’Archéolab. Musée du Petit-Paulmy (Abilly)

Le Pays Loire Nature qui regroupe les cantons de Neuvy-le-Roi, Neuillé-Pont-Pierre, Château-la-Vallière et Langeais, renferme quelques vestiges moins connus que le château de Langeais mais qui ne sont pas dénués d’intérêt historique et même préhistorique puisque ce sont des mégalithes (polissoirs, menhirs et dolmens) qui s’offrent aux promeneurs qui n’hésitent pas à s’aventurer en dehors des sentiers battus.

Les polissoirs
Ce sont des roches de plus ou moins grandes dimensions qui servaient à polir les silex et en particulier les haches. Un superbe polissoir se trouve sur la commune de St Paterne-Racan, dans une propriété privée, les bois du château d’Hodebert. A Neuvy-le-Roi, cet ensemble mégalithique comprenant des polissoirs fut découvert en 1989 au lieu-dit “Les Bois-du-Gué”, dans la direction du Moulin du Bas Racan.

Les menhirs
Un menhir est une pierre dressée, plantée en terre la plupart du temps à la préhistoire récente (environ 3500 à 2000 ans avant J.C.). Elle peut être implantée isolée ou en alignement et plus rarement en cercle (les cromlechs). La Pierre Levée se trouve dans un champ, sur la commune de St Paterne-Racan, pas très loin de la Grange St Martin. Deux menhirs sont à découvrir à Château-la-Vallière, en faisant le tour du lac. A Rillé, “Les trois chiens”, seul alignement mégalithique de Touraine, se trouve à gauche de la route de Parçay-les-Pins, dans les bois. Toujours sur la commune de Rillé, au lieu-dit “Moque-Souris”, se dresse, dans un pré, le menhir de la “Pierre Pointue”. Entre “Le Cormier” commune de Villedieu-le-Château et “Le Ragot” commune d’Épeigné-sur-Dême, en bordure d’un taillis, vous pourrez découvrir ce menhir.

Les dolmensUn dolmen est une sépulture mégalithique préhistorique (entre la fin du Ve millénaire et la fin du IIIe millénaire avant J.C. en Europe). Il est constitué d’une ou plusieurs grosses dalles (tables) posées sur des pierres verticales qui leur servaient de pieds (les orthostates). Le tout était à l’origine recouvert, maintenu et protégé par un tumulus. Au lieu-dit “Marcilly”, à la limite des communes de St Paterne-Racan et de Neuillé-Pont-Pierre, ce dolmen est toujours visible. A Villiers-au-Bouin, celui-ci est situé à proximité de la cimenterie. A St Antoine-du-Rocher, au sud de la commune, le dolmen de “La Roche aux Fées” est composé de trois tables et la légende dit qu’il aurait était bâti en une nuit par trois créatures féminines.

Comme vous pouvez le constater, notre territoire est très riche. N’hésitez pas à venir le découvrir, vous ne serez pas déçus !

ROYER Monique. Retraitée de l’Éducation Nationale, restée très active, aime parler et faire parler de ma commune de résidence et faire partager mes diverses découvertes.

L’inventaire proprement dit des monuments d’Indre-et-Loire est passé de 87 à 107 monuments pour 81 communes.

Certains, restés jusqu’alors inconnus, ont été repérés ; d’autres, que l’on croyait perdus, ont été retrouvés. Certaines localisations erronées ont été corrigées. Les plans des tombes mégalithiques ont été revus, corrigés et complétés : chaque monument est reproduit en plan et en 4 élévations. On notera, à la lecture des notices, l’érudition parfaite de G. cordier, ses références continuelles aux anciens travaux, toujours avec le souci de la précision et de la concision. L’iconographie est parfaite, tant dans les relevés cadastraux, les plans, que dans le dessin des mobiliers recueillis. Dans chaque notice tout est répertorié, avec une rubrique bibliographique très précieuse aux très nombreux renvois. Les localisations cadastrales par figuration du plan n’ont été données que dans des cas particuliers, monuments situés en terrain boisé et difficiles à découvrir, monuments disparus ou déplacés ou groupes de monuments. D’un point de vue méthodologique, il faut signaler la fiche d’inventaire descriptif mise au point par G. cordier (p. 15 et 16), fiche mentionnant toutes les rubriques à prendre en compte pour une documentation complète sur les monuments (indications topographiques, cadastrales et juridiques, description, fouilles, folklore, bibliographie) ainsi que les recommandations pour l’exécution des relevés. En ce qui concerne la synthèse de l’inventaire, elle est beaucoup plus poussée, plus approfondie que dans la première édition. Du point de vue statistique, un premier tableau permet de se faire une idée du nombre de monu- 108 R.A.C.F. 26, 1, 1987. ments (dolmens, menhirs, alignements, etc..) existants et disparus. Le constat est accablant : depuis le début du XIXe siècle, l’Indre-et-Loire a perdu la moitié de ses dolmens reconnus. Il subsiste encore 17 menhirs incontestables debout, 2 couchés. Le nombre des disparus s’élève à 10. La répartition des mégalithes fait l’objet d’une étude bien documentée avec cartes. Les dolmens d’Indre-et-Loire se répartissent en trois groupes : le groupe de la Vienne, le plus important ; le groupe du Loir en Touraine septentrionale et le groupe de Champeigne, entre Cher et Indre. En dehors de ces trois groupes, les monuments sont rares et paraissent isolés. Les sites d’érection des mégalithes sont variés : on trouve en effet des monuments en fond de vallée, sur des plateaux élevés ou même en position intermédiaire, pentes ou plaines peu élevées. G. CORDIER s’est préoccupé de la toponymie mégalithique de sa région et a procédé au dépouillement systématique de certains documents, d’où des cartes des toponymes à base Pierre, Caillou ou Chillou, Perron, Borne et Roche. Le folklore n’a pas été négligé et en ce qui concerne la pétrographie, G. CORDIER fait remarquer que tous les monuments ont été construits avec des matériaux que les préhistoriques ont trouvés à très faible distance. Les mobiliers originels ont eu, malheureusement, beaucoup à souffrir. “Il est à craindre que la majeure partie du contenu originel des dolmens tourangeaux soit perdue à tout jamais”.

Un ouvrage de référence complet sur la préhistoire en Touraine. Les différents sites préhistoriques, les hommes du paléolithique et du néolithique qui y ont séjourné, les différents outils qu’ils ont élaboré… L’auteur présente également le cadre géologique et géographique de la région à la préhistoire. Un panorama complet du paléolithique, avec les fameuses lames du Grand-Pressigny, à l’Âge de fer en passant par l’édification des dolmens… 

Présentation de l’éditeur 
La très longue histoire de l’homme avant l’écriture a laissé des traces nombreuses dans le sous-sol de la Touraine comme à sa surface. Le silex, le grès, les perrons, mais aussi d’autres roches comme l’argile, la craie, toutes très abondantes dans la province, ont été, avec l’os et le bois (végétal ou animal), les principales matières premières que les hommes ont su recueillir, exploiter et utiliser pour assurer leur survie même pendant les épisodes climatiques les plus défavorables.
Depuis Homo erectus, chasseur de rennes et de chevaux jusqu’à Homo sapiens qui devient agriculteur et éleveur au Néolithique, toutes les grandes civilisations ont laissé des marques de leurs passages : bifaces enfouis dansles limons des plateaux ou dans les alluvions des rivières, outils sur lames retrouvés à l’occasion des travaux agricoles ou lors de fouilles dans les rares abris naturels que la craie tuffeau a laissé subsister, nucléus livre de beurre et grandes lames découvertes exceptionnellement après le passage de la charrue, amas d’éclats soigneusement dégagés dans le cadre de fouilles programmées ou de sauvetages urgents parce que l’exploitation de la sablière ou le passage de l’autoroute ne peuvent pas attendre.

Les outils préhistoriques de la Touraine sont marqués par un gigantisme dû à l’extraordinaire taille et qualité des rognons et dalles de silexque la nature a mis à la disposition des hommes qui passaient par là. À l’extrême fin du Néolithique, dans le sud du Lochois, ils ont su exploiter cette ressource naturelle d’une manière particulièrement ingénieuse pour fabriquer des produits qui étaient alors convoités par beaucoup en Europe de l’ouest : les longues lames, objets de prestige, ont été retrouvées un peu partout, dans les habitats où elles ont servi de couteaux mais aussi dans les tombeaux comme témoins de l’importance sociale de leur ancien détenteur.
Cette deuxième édition de « La Préhistoire en Touraine » a été complètement revue et augmentée d’un certain nombre de sites qui ont été découverts et fouillés depuis la parution de la première édition, il y a dix ans.

La frise sculptée sur les parois de l’abri du Roc-aux-Sorciers est connue depuis 1950. Réalisée par les chasseurs paléolithiques vers 15000 avant notre ère, cette extraordinaire frise, peuplée d’animaux et de figures humaines en bas-relief, n’est pas ouverte au public pour des raisons de conservation.
Depuis 2008, un centre d’interprétation permet à tous de découvrir cette œuvre majeure de la Préhistoire. Le moulage en résine de l’original, scandé de panneaux didactiques facilite la découverte de tous les détails. Présenté en extérieur, il obéit à la même orientation et luminosité que la frise originale. En intérieur, dans la pénombre, une création audiovisuelle offre un déroulé animé et coloré de l’ensemble de la frise.
Le village d’Angles-sur-l’Anglin est en outre l’un des plus beaux villages de France, avec les ruines du château médiéval dominant l’Anglin.


Balades un peu plus au sud :
Musée Sainte-Croix
Poitiers

Les collections de Préhistoire du Musée Sainte-Croix comportent plus d’un million de pièces, témoins de 400 000 ans d’histoire locale. Les plaquettes gravées de la grotte de La Marche constituent un ensemble remarquable de l’art magdalénien, de renommée internationale.  

Musée Archéologique
Civaux

L’histoire de Civaux commence dès la Préhistoire, mais c’est à l’époque romaine et surtout mérovingienne (5e-8e siècles de notre ère), que le site prend de l’ampleur. De cette époque date une immense nécropole renfermant autrefois entre 7000 et 15000 sarcophages. 

Le Musée Gué-de-Sciaux
Antigny

Le musée archéologique d’Antigny présente une reconstitution grandeur nature du tympan d’un temple du IIe siècle, et abrite le mobilier trouvé lors des fouilles du site du Gué-de-Sciaux : bornes milliaires, sarcophages mérovingiens, sculptures.

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