Hebdotouraine

Abbayes et prieurés de Touraine

Le prieuré est généralement un établissement religieux créé par une abbaye plus importante sur un domaine foncier qui lui a été donné. Les prieurés sont dotés d’églises construites et entretenues par l’abbaye-mère. Le prieur est présenté soit par le patron, c’est-à-dire l’ayant-droit du fondateur primitif de l’église, soit par un chapitre, puis nommé par l’abbé dont il dépend. Lorsqu’un prieuré atteint une certaine autonomie tant du point de vue du personnel (nombreux moines, postulants et novices nombreux) que dans le domaine économique, le prieuré peut être érigé en abbaye. L’église devient alors abbatiale et un abbé est nommé par la communauté des moines. Les grands prieurés avaient rang d’abbaye et disposaient également de prieurés dépendant d’eux.

La carte des châteaux, abbayes et prieurés de Touraine

Le calcaire utilisé a été transformé par le temps et est devenu rose par endroits. Les ouvertures, qui subsistent sur le mur latéral de la nef, ont été faites dès le XIème siècle. L’église est en partie démolie. Le mur Sud fut détruit ainsi que la partie au niveau du transept. En effet la nef était autrefois deux fois plus longue. Il ne subsiste que le mur Nord de la nef, accolée au clocher. L’église est classée Monument Historique depuis 1862.Le clocher abrite 5 cloches mais il est malheureusement peu recommandé de les faire sonner car elles font vibrer les murs. Cependant le carillon sonne toujours !On accédait autrefois au clocher par une porte unique. Elle se situait au dessus de la deuxième rangée d’ouvertures. Un escalier en bois y montait et était abrité par un toit dont on peut voir l’emplacement triangulaire dans le mur. Le clocher est en pierre et a pris la teinte grise des ardoises.. Il mesure 63 mètres de haut et 64 mètres avec la girouette !
La façade fut reconstruite au début du XX ème siècle, mais la pierre n’a pas vieilli de la même manière que le calcaire du bâtiment original et cette construction fut longtemps critiquée pour sa blancheur…
Le chœur possède la caractéristique d’une superposition de deux bâtiments d’époque différenteOn peut le remarquer à l’extérieur, en passant vers le chevet dans lequel il est possible de déambuler entre les murs de l’église romane et de l’église gothique. En entrant dans l’église, on sera surpris par la taille de l’église sachant qu’elle atteignait le double de longueur lors de l’installation des moines
Cette église abbatiale possède des stalles utilisées par les moines lors des offices. Elles sont garnies de miséricordes sculptées de motifs variés : floraux, symboliques, de têtes d’hommes. Sur l’un des piliers du chœur, la chaire du prieur, de style baroque, est en bois polychrome. Plusieurs verrières éclairent le chœur. Sur le vitrail central, Foulques NERRA y est représenté. Il fut le fondateur de cette église, afin, dit-on, de se faire pardonner le meurtre de Hugues de Beauvais, mais plus sûrement afin que l’abbaye lui serve de mausolée. Les différents abbés qui vécurent dans l’église, inscrivirent leurs passages sur les clés de voûtes en y apposant leurs blasons. La pièce donnant accès à la sacristie est étonnante par sa voûte. Elle est formée d’arcs croisés en forme de diamant taillé. La sacristie est également particulière. Il fut un temps où il était bon ton d’utiliser les galeries de portraits pour les transformer en porte de placards.On peut voir ici une galerie de portraits ainsi que des bouquets de fleurs égayant la pièce plutôt sombre. On y trouve, Saint Dominique représenté avec un peu d’embonpoint, Saint Benoît, Saint Vincent, Saint François de Sales. Ils sont représentés à mi-corps sur un fond sombre. La galerie a été restaurée après son classement en 1959.

Le prieuré du Louroux, également connu sous le nom de château du Louroux :

Les bâtiments, construits entre le XIIe et le XXe siècle, sont entourés d’un enclos et d’une enceinte fortifiée d’époque féodale disposant d’un pont-levis et d’un pont dormant. D’époques romane, gothique, Renaissance et enfin classique, l’ensemble comprend plusieurs bâtiments, notamment le logis du prieur, deux granges, une fuye, ainsi qu’une église placée sous le vocable de Saint Sulpice. Le prieuré comportait également un bâtiment de style roman, probablement une « Grande Salle », un édifice construit au Moyen Âge et dont il ne subsiste plus que des vestiges. Vers le milieu du XVIe siècle, avec le début du régime commendataire au sein de l’abbaye de Marmoutier, le prieuré est transformé en établissement agricole, puis passe sous l’administration de l’archevêché de Tours au milieu du XVIIIe siècle. Loué à des exploitants agricoles, l’ancien prieuré et son domaine sont ensuite vendus comme biens nationaux en 1791. L’église bénéficie d’une inscription en 1973. La fuye, mais également les façades et les toitures des bâtiments agricoles d’époque féodale font l’objet, quant à eux, d’une inscription sur l’inventaire général en 1975. Le prieuré du Louroux, qui a fait l’objet de multiples campagnes de travaux initiés par des abbés de Marmoutier, a été restauré dans les années 2000.

Ancien prieuré Saint-Pierre de Vontes :

Le Prieuré de Vontes
Erigé au Xe siècle, il en reste le porche d’entrée, alors fortifié avec douves et pont-levis et la grande des dîmes dont la façade est la copie exacte, bien que réduite, du célèbre portail de Meslay. La chapelle a éré reconstruite au XVe siècle.

Cet ancien prieuré créé au 12e siècle, placé sous le vocable de Saint-Pierre, dépendait de l’abbaye de Cormery. Il a perdu son enceinte mais un porche fortifié de plan carré subsiste toujours. La grange dîmière, construite, disait-on sur le modèle réduit de celle de Meslay, existait encore au milieu du 20e siècle et a été démolie dans les années 1960. La chapelle primitive, construite au 13e siècle, a été très modifiée. On lui a d’abord adjoint deux énormes contreforts d’angle qui ont obturé les baies primitives à l’est. A la fin du 15e siècle ou au début du siècle suivant, la chapelle a été coupée en deux. Les murs ont été relevé de 60 cm et couronnés par l’actuelle charpente. La baie d’axe a été condamnée dans sa partie basse par une cloison de brique. A l’époque moderne, l’édifice a été transformé en remise et pressoir à l’est et en habitation à l’ouest. Son propriétaire a découvert des traces de peinture murale sur le pignon est. Trois campagnes successives de décors peints, superposés par endroits. La campagne primitive, qui pourrait être contemporaine de la chapelle du 13e siècle, avec un décor de faux-joints rouges vifs, surmonté d’une frise à motifs de palmettes rouges. La seconde campagne daterait du 14e siècle, extrêmement complexe. Elle présente une frise haute ornée de rinceaux rehaussés d’animaux qui surmonte des décors de draperies, de losanges et de médaillons. Le mur oriental conserve également les traces de deux personnages dans un décor d’architecture. La troisième campagne présente des faux-joints rouges violacés sur les murs ainsi qu’une bande décorative composée de grecques et de rubans plissés. La baie d’axe représente le miracle de Saint-Eloi.

L’abbaye bénédictine Beata Maria de Nuchariis (Sainte-Marie-de-Noyers) :

L’abbaye bénédictine Beata Maria de Nuchariis (Sainte-Marie-de-Noyers) fut fondée en 1030 par Hubert seigneur de Noyant-de-Touraine, avec l’accord de Malran, seigneur de Nouâtre, du comte d’Anjou Foulques Nerra, suzerain de Malran, et du roi de France Robert II le Pieux.

L’abbé Ébrard, de l’abbaye de Marmoutier, fut également nommé abbé de cette nouvelle abbaye et, en compagnie de quelques moines de Marmoutier, il entreprit la construction du monastère avec des pierres extraites de la carrière ouverte sur le coteau de l’autre côté de la Vienne. L’église abbatiale fut terminée en 1032 et consacrée par Arnoul, archevêque de Tours.

Bernard Danquigny

Il s’agit d’une propriété de la commune et il figure dans la liste des immeubles protégés au titre de la législation sur les monuments historiques : l’inscription en tant que monument classé date de l’arrêté du 06 février 1998. Les deux bâtiments d’origine médiévale formant l’angle Nord Est de la cour de l ‘ancien prieuré bénédictin et contigus à l’église Saint Martin (CAD C182) inscription par arrêté du 06 février 1998.

Les éléments protégés sont les décors intérieurs, la charpente. Le Prieuré de Chanceaux a été fondé au cours du 11e siècle, sous la dépendance de l’abbaye de Saint Julien de Tours. L’église devenue paroissiale, a été séparée des bâtiments conventuels, ceux-ci ont étés transformés en locaux d’exploitation agricole. Deux bâtiments médiévaux, à usage domestique, subsistent et forment l’angle Nord Est du quadrilatère aujourd’hui constitué. Le premier a été transformé en écurie grange et le second très remanié, en habitation.

Le premier paraît remonter au milieu du 12e siècle (baies géminées conservées) avec une charpente du 14e ou 15e siècle.

Le second en retour d’équerre sur le premier, est trop dénaturé pour être daté mais il conserve des vestiges de peintures murales du 14e ou 15e siècle sur son mur pignon. Les autres bâtiments (hangars, grange et fuye) sont postérieurs et tous remaniés.

L’église paroissiale Saint Martin à Chanceaux sur Choisille est située place du 11 novembre 1918.

Cette église, propriété de la commune, est également classée monument historique par arrêté de protection du 12 juin 1926.
L’autel, le tabernacle et le retable, répertoriés dans la catégorie « sculpture » sont en bois doré et rattachés à l’église en tant qu’édifice de conservation. Ils sont datés du 17ème siècle et protégés depuis le 12 mars 1907.

On peut distinguer deux grandes familles de monastères d’origine médiévale :

En Touraine, les monastères et leurs dépendances ont beaucoup souffert des destructions post-révolutionnaires et peu d’entre eux offrent encore une emprise topographique bien lisible et des bâtiments bien préservés.

On peut distinguer deux grandes familles de monastères d’origine médiévale : les abbayes bénédictines et les maisons des ordres fondés au 12 et 13ème siècle

Les vagues de fondation des abbayes bénédictines

Ces établissements ont été créés en trois périodes distinctes. D’abord les premiers siècles de la christianisation voient la fondation d’un grand nombre de communautés d’importance variable dont très peu ont perduré sous une forme monastique : ce fut le cas de Marmoutier, deuxième monastère de l’Occident chrétien établi par Saint-Martin vers 370, et de Saint-Julien fondé à Tours au début de l’épiscopat de Grégoire (573-594).

Mais d’autres communautés attestées par les œuvres de l’évêque ont disparu corps et biens avant l’an mil (à Sennevières ou Saint-Senoch, dans le Lochois, par exemple) ou ont survécu sous forme de communautés canoniales, comme Saint-Mexme de Chinon ou de simples églises paroissiales, comme Saint-Ours de Loches. Cela manifeste la vivacité du mouvement monastique des premiers siècles mais aussi son caractère très instable. Une deuxième vague du haut Moyen Âge voit la création en 791 de Cormery, sur les bords de l’Indre, par la communauté de Saint-Martin de Tours qui devient elle même canoniale peu après, et Cormery fonda à son tour Villeloin, en 850, sur les bords de l’Indrois. Lire la suite.

Abbaye Royale Saint-Michel de Bois-Aubry :

L’Abbaye Saint-Michel de Bois-Aubry pourrait dater des années 1110-1120 lorsqu’un ermite, du nom de Robert l’Ermite, accompagné de ses disciples Alverède et Guillaume, vint s’installer au lieu-dit « Sancti Michaelis lucizencis », ou « Bosco Alberici » (« Bois d’Alberic », d’où le dérivé phonétique : « Bois-Aubry »). Robert l’Ermite avait acquis ces terres du seigneur Brice du Chillou. La date de 1131 apparaît cependant comme étant la première date certaine relative à l’existence de cet ermitage. En effet, Robert reçut alors un moulin du seigneur Gilbert de Chougnes, donation qui atteste formellement de l’existence, à cette époque, d’un ermitage comprenant de « beaux bâtiments »…

Par la suite, la communauté grandissante, Robert l’Ermite céda ses terres à l’Abbaye de la Sainte Trinité de Tiron (Abbaye fondée en 1114 par St Bernard d’Abbeville sur les bords de la Thironne, à Thiron-Gardais en Eure-et-Loir). Cette cession, opérée avant 1135, fut ratifiée en l’an 1135 par le seigneur Brice du Chillou dans un document dit « Charte de fondation du Prieuré de Bois-Aubry » (Charte CCXIII) contenu dans le Cartulaire de l’Abbaye de Tiron. Cet acte, qui établit l’oratoire Saint-Michel de Luzé en Prieuré de Tiron, confirme en effet les dons antérieurs fait par Brice du Chillou à Robert l’Ermite. En 1138, Guillaume, abbé de l’Abbaye de Tiron, élève le Prieuré Saint-Michel de Luzé au rang d’Abbaye (Charte CCXXI, Cartulaire de l’Abbaye de Tiron). Si une grande partie des documents relatifs à l’Abbaye de Bois-Aubry a disparu (un acte de 1606 rapporte que « l’abbaye et ses titres ont estés plusieurs fois ravagez, pillez et brûlez par les Huguenots »), l’Abbatiale de Saint-Michel est citée une première fois dans une charte du pape Eugène III en 1147 (Charte CCXCI) et est rappelée en tant que possession de Tiron par le pape Alexandre III en 1177 (Charte CCCXXVI). Enfin, quelques titres subsistent concernant les donations faites à l’Abbaye ou les acquisitions faites par celle-ci au cours des siècles et qui concernent des terres, prés, bois, moulins, bâtiments, cens, dîmes et rentes. L’ensemble de ces documents permet de considérer que l’Abbaye de Bois-Aubry, quoiqu’ayant acquis de nombreuses dépendances au fur et à mesure des siècles, connut essentiellement un rayonnement local. Ainsi passée de l’esprit érémitique à l’esprit cénobitique, la petite communauté de l’Abbaye de Luzé, qui dépend désormais plus de l’Abbaye de Tiron que du diocèse de Tours, applique strictement la règle de St Benoît. Cette dépendance extérieure ne l’empêche cependant pas de tisser des liens spirituels avec d’autres abbayes voisines comme ceux établis dans le cadre d’une convention de prières et d’exercices funèbres avec l’Abbaye Notre-Dame de Noyers (Nouâtres). Tandis qu’au XIVe siècle certaines filiales de l’Abbaye de Tiron cherchèrent à échapper à son autorité, l’Abbaye de Bois-Aubry continua de vivre en harmonie avec celle-ci. Sa première contestation par rapport à Tiron n’apparut qu’en 1484, lorsque Louis de la Pause, remplaçant Annet de Lestrac à la tête de l’Abbaye, se querella avec l’abbé de Tiron Léonet Grimault, pour cause de vouloir cumuler sa charge d’abbé de Bois-Aubry avec le titre de prieur de Notre Dame de Bacqueville en Caux… Si l’Histoire ne nous a transmis qu’une trentaine de noms d’Abbés à Bois-Aubry, il est à noter qu’à partir de la moitié du XVIe siècle, on ne voit plus se succéder à l’Abbaye que des abbés accumulateurs de bénéfices qui n’appartiennent plus à la congrégation et cherchent à cumuler ces fonctions avec d’autres encore plus rémunératrices… Parmi ceux-ci, citons Antoine II de Crevant (1514-1531), Renaud de Saint Julien (1531-1544), ou encore Pierre de la Baume le Blanc (1576-1592), ce dernier étant à la fois aumônier de la Reine, abbé de Béhuart en Bretagne, évêque de Saint-Flour et… abbé de Bois-Aubry. Les abbés réguliers devinrent des abbés commendataires, et au XVIIe, alors que la plupart des abbayes bénédictines tourangelles suivirent l’observance nouvelle, l’abbaye de Bois-Aubry n’adhéra pas à la réforme de Saint-Maur qui s’appliquait à cette époque à Tiron (1629)… La vie contemplative disparut alors progressivement pour laisser place à des fonctions curiales dans les paroisses voisines. Si notre objectif n’est pas ici d’énumérer la liste complète des abbés de Bois-Aubry, nous mentionnerons cependant ici l’abbé Charles de Ronsard, frère du poète Pierre de Ronsard, qui, déjà prieur de St Côme (Tours), fut l’un des derniers abbés réguliers de Bois-Aubry (1544). Enfin, nous soulignerons également ici que plusieurs moines de l’Abbaye participèrent, sous le règne d’Henry VIII, à l’élaboration de la Coutume de Touraine. L’Abbaye de Bois-Aubry elle-même connaîtra, au fil des siècles, des destructions (incendies, pillages, etc.) et reconstructions partielles (citons, par exemple, l’intervention royale de Louis XI au XVe siècle, dont l’écu aux fleurs de lys couvre une clef de voûte du jubé) qui sont dues essentiellement à sa proximité géographique lors des évènements ayant secoué le voisinage, notamment au cours de la Guerre de cent ans (1337-1453) – prise de l’Ile Bouchard par les Anglais en 1359 ; prise de Faye la Vineuse en 1369 par les compagnons gascons ; événements de Chinon en 1375 ; événements de Loudun en 1380 – et des Guerres de religion ( XVIe) – combats au Bec des Deux Eaux de 1585 à 1595 ; pillage de l’Abbaye de Noyers en 1589 ; invasion de Faye la Vineuse en 1593-.

Après une décadence progressive en termes de spiritualité, d’effectifs et de revenus, et suite à la Révolution de 1789, la congrégation de Bois-Aubry fut supprimée et les biens de l’Abbaye furent mis à disposition de la Nation. Elle fut alors acquise en 1792 par Philippe Bernier, marchand orfèvre à Richelieu. L’abbaye devint alors une ferme… La transformation progressive des bâtiments, désormais consacrés non plus à Dieu mais à l’usage agricole, laissa l’Abbaye dans un état déplorable…

Si en 1944, l’Abbaye de Bois-Aubry fut classée Monument Historique, il semble cependant que ce classement, intervenu bien trop tardivement, n’ait pas suffi à éviter les pillages, destructions et négligences qui ont encore perduré et sévi par la suite.

L’acquisition de l’Abbaye par la « SCI de l’Eglise Orthodoxe de France » et « l’Association Cultuelle Catholique et Orthodoxe de l’Abbaye Saint-Michel et St Martin » en 1978, mit un terme à la trop longue vocation agricole de celle-ci.Enfin, nous avons acquis l’Abbaye en septembre 2006.

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L’abbaye Saint-Sauveur de Villeloin :

L’abbaye Saint-Sauveur de Villeloin est une ancienne abbaye catholique bénédictine située à Villeloin-Coulangé, près de Loches, en Indre-et-Loire. Il n’est pas facile de voir les restes de l’abbaye, car le village en a épousé les formes et les bâtiments. La vieille porte est conservée, ainsi que des tours de défense, le logis abbatial et les bâtiments des grandes écuries. L’église comprend le tableau de Jean Boucher L’adoration des bergers qui ornait autrefois le maitre autel. Dans les années 1920-1925, plusieurs fouilles ont été menées. Un pavement a été mis à jour dans l’ancienne salle capitulaire, devenue laiterie. Des sarcophages ont également été mis au jour. Deux d’entre eux contenaient des crosses pastorales. L’une est exposée au musée de Cluny, la seconde en cuivre doré et émaillé est en dépôt à l’Hôtel Goüin de Tours.

L’abbaye Saint-Sauveur de Villeloin est une ancienne abbaye catholique bénédictine située à Villeloin-Coulangé, près de Loches, dans l’Indre-et-Loire. Elle a été fondée au IXe siècle par deux chevaliers : Mainard et Mainerius. l’abbaye bénédictine Saint-Sauveur de Villeloin est dévastée par les troupes anglaises en 1360 puis en 1412. Le monastère devient prospère grâce à de nombreux dons. On sait que l’Abbaye de Villeloin était importante par son nombre de moines et les terres possédées. Le 11 août 1301, lors de son voyage à Loches Philippe le Bel séjourna dans l’abbaye.

Histoire de l’abbaye.
Le chevalier Mainard se proposait de fonder un monastère, « in pago videlicet Turonico, super fluvium cui nomen est Andrisco in loco qui dicitur, rustico vocàbulo, Villalupa. » (phrase en latin issue du Cartulaire de Cormery dont voici une traduction : « à savoir, en Touraine dans le village, près de la rivière, dont le nom est Andrisco au lieu que l’on dit, dont le nom rustique était Villalupa. »). On voit par un diplôme de l’empereur Louis que, du temps de Charles II le Chauve et du sien, les frères Mainard et Mainerius donnèrent à Audacher, abbé de Cormery, un lieu nommé Villeloin afin qu’il y fît construire un nouveau monastère en l’honneur du Saint Sauveur. Mais ce ne fut pas Louis le Pieux qui le fit, puisque Charles le Chauve lui survécut. Cette charte peut donc être considérée comme apocryphe. Mainard et Mainerius néanmoins furent bien réellement les fondateurs de Villeloin, et ce fut bien l’abbé Audacher qui présida à sa construction. Elle eut lieu sous le règne de Charles II, roi des Francs qui, en 850, lui donna son approbation et la plaça sous l’autorité de l’abbaye de Cormery (tenue par des bénédictins là aussi). La basilique, une fois achevée, fut consacrée par l’archevêque Hérard, en 859, lequel décida, du consentement d’Audacher, qu’il y aurait au moins vingt moines dans ce monastère. De même que Cormery dépendait de Saint-Martin, Villeloin fut dans la dépendance de Cormery, et ce furent les abbés de Cormery qui le dirigèrent d’abord. Le monastère fut soumis en même temps que Cormery au régime de l’abbatiat laïque au temps de Foulque le Roux; le comte devait exercer à Villeloin les mêmes droits domaniaux qu’il possédait à Cormery; mais la communauté semble en avoir particulièrement pâti. Les moines de Villeloin n’entendaient pas être traités en habitants d’une cella subordonnée, mais en partie intégrante de la seule communauté constituée par la population totale des deux monastères. Les moines de Villeloin réclamaient-ils l’autonomie interne sans aborder les problèmes épineux des droits domaniaux. Vers 954, ainsi qu’on l’a vu, l’abbatiat régulier était rétabli à Cormery et l’abbatiat laïque s’estompait ; dans la pratique, rien ne semble avoir d’abord été modifié à Villeloin; puis, avant mai 964, se situe le changement d’attitude de l’abbé Guy et la restitution à Villeloin des des biens dont il avait disposé illégitimement à la manière d’un abbé laïque. Saint-Sauveur de Villeloin devient abbaye de plein droit en 965. Les prieurés d’Épeigné, de Francueil, de Saint-Martin-de-Verton, de Saint-Sauveur d’Amboise, de Saint-Pantaléon-de-Sur, de Luçay-le-Mâle, de Cros, de Vou et de Saint-Médard, dépendaient de l’abbaye de Villeloin.

L’indépendance que les moines composèrent la charte apocryphe mise au compte de Louis le Débonnaire, fils de Charlemagne , selon laquelle l’empereur, ayant constaté la pauvreté de Villeloin, aurait invité l’abbé de Cormery à céder à ceux de Villeloin un certain nombre de biens appartenant à son monastère; auraient ainsi été détachés du domaine de Cormery pour être abandonnés à Villeloin non seulement l’église Saint-Aignan d’Epeigné, mentionnée dans la partie authentique du praeceptum (de la charte) d’Hérard (859), mais aussi toute la villa ainsi que celle de Baigneux à Veigné, quelques terres à Sublaines et des prés dans la vallée de l’Indre à Chambourg. Les revendications de biens eurent des succès divers: si Villeloin semble être resté en possession de l’ensemble de la villa d’Epeigné où, vers 1060, le comte Foulque le Rechin finit par lui abandonner tous les droits, terres et redevances, qu’il y possédait encore, Cormery, lui, garda la villa de Baigneux. Quant aux droits domaniaux attachés à l’abbatiat laïque, les droits, terres et redevances perçues par les comtes d’Anjou. Le monastère semble avoir profité de sa liberté, et la fin du Xe ou le début du XIe siècle fut marqué par le gouvernement d’un abbé qui laissa un renom de sainteté et fut par la suite l’objet d’un culte liturgique. Pressenti pour devenir évêque de Limoges, Michel de Marolles reçoit l’Abbaye de Villeloin, en Touraine à quelques kilomètres du domaine familial, par brevet royal du 5 décembre 1626 et par bulle du pape Urbain VIII du 10 mars 1627. Il en prend possession le 6 juillet 1627, il réunit dans sa bibliothèque de véritables merveilles. L’abbaye comprend alors quatorze religieux dont onze prêtres et trois novices. L’abbaye est Réformée en 1669. Philippe le Bel et sa suite séjournent à Villeloin le 11 Août 1301 lors de son déplacement vers Loches.

La Révolution y trouva 4 religieux. Elle fut ensuite démolie, sauf ses portes fortifiées du XVe siècle et le logis abbatial reconstruit en 1782. Laissée en ruines par la Révolution, l’abbaye est classée en 1927. Par ailleurs, en 1921, furent découvert lors de fouilles deux crosses épiscopales. La présence de ces deux crosses dans l’environnement de l’Abbaye de Villeloin donne une indication sur la place réelle de cet établissement, fondé dès le IXe siècle, à la période médiévale. Ces deux objets, surtout la crosse émaillée, étaient précieux, et très coûteux et semblent indiquer que leurs possesseurs étaient des abbés d’un certain renom. Par quatre arrêtés, l’abbaye Saint-Sauveur de Villeloin fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis 1927.
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Référence Mérimée : PA00098293
L’ancienne abbaye bénédictine Saint-Sauveur a été fondée vers 850 et supprimée à la Révolution. L’église date du 12e siècle. L’ancien prieuré, le pavillon Renaissance et les tours sont du 16e siècle. L’ancien couvent est du 17e siècle. Protection MH 1927/03/18 : inscrit MH ; 1927/05/20 : inscrit MH ; 1927/05/20 : inscrit MH ; 1927/05/20 : inscrit MH Ancienne église : inscription par arrêté du 18 mars 1927 ; Façade et portail 17e siècle de l’ancien couvent ; porte de l’ancienne chapelle : inscription par arrêté du 20 mai 1927 ; Ancien prieuré avec pavillon et tourelle Renaissance ; grand portail d’entrée ; les deux tours du pont-levis et la tour à l’Est du pont-levis : inscription par arrêté du 20 mai 1927 ; Pavillon Renaissance et grande tour carrée : inscription par arrêté du 20 mai 1927.

Source : Touraine Insolite


Le Prieuré de Montoussan :

La chapelle (18 m X 5.85) est en ruines. Il reste le mur Sud, le pignon Ouest avec une haute fenêtre, et une frange de la voûte. La porte des fidèles et celle des moines ont été dépouillées de leurs parements. Le chevet qui avait un décrochement de 0,38 m avec la nef s’est écroulé et les embrasures des fenêtres ne sont plus visibles. L’abside était à trois pans avec chacun un contrefort. Les fenêtres mesuraient 2.80 m de haut sur 0,60m de large et montaient presque jusqu’au sommet de la voûte, comme celle du pignon Ouest qui subsiste (4m X 0.80 m). La construction est en blocage, mais très soignée. Du bâtiment Est, il ne reste qu’un pan de mur du passage du cimetière. Au Nord subsistent quelques caves.

Le prieuré de Tavant :
PRIEURE-TAVANT-indre-et-loire

Nous savons que ce fut le chevalier Thibaud qui donna son domaine de Tavant (église et terres) à l’abbaye de Marmoutier. Cet acte daté de 987 fut confirmé par une charte de 1020 signée de Bouchard II, seigneur de l’Ile-Bouchard. Ce dernier eut  quatre fils : Hugues, Aimery, Hubert, devenus religieux à Marmoutier et Geoffroy Fuel. Lorsque Hugues mourut, Aimery devint tuteur du fils d’Hugues, Bouchard III, et lorsqu’il entra plus tard dans les ordres, il en confia la tutelle à Geoffroy Fuel. Celui-ci refusa son héritage à Bouchard III devenu majeur, lequel leva alors des troupes et incendia le prieuré de Tavant où son oncle s’était réfugié, plus précisément dans le clocher fortifié de l’église.
Ces événements se déroulèrent « la septième année de l’abbé Barthélémy » (abbé de Marmoutier), c’est-à-dire vers 1070.

L’incendie aurait détruit l’église priorale, les officines des moines et tout le bourg.

Les 18 religieux qui se trouvaient alors à Tavant retournèrent à Marmoutier, et Barthélémy envoya par la suite 2 moines pour relever les ruines du prieuré. Ces travaux de reconstruction durent s’effectuer jusqu’à 1090 environ, date à laquelle il est attesté que le prieur Adelelme exerçait ses fonctions à Tavant.

L’aveu du prieur Guillaume de Poyade, rendu au roi en 1506 pour son fief de Tavant, illustre bien l’importance du prieuré à cette époque : « C’est assavoir les églises et le prieuré de Notre-Dame dudit lieu de Tavant, cloistres et bastis d’ancienneté à tours et tourelles, bien grant et anciens bastiments de murailles tout autour et environ, à grans douves et fossés, boulevards, pont-levys, crenels, cannonières, archières, arbalestières et à tout autre fortification et emparement du chastel et chastellenie et appartenances à seigneur chastelain. »

Le même ensemble est attesté dans un inventaire de 1669, bien que le prieuré ait été brûlé par les protestants en 1562 ; c’est le prieur Bonnot, en charge du monastère à partir de 1658 et jusqu’en 1669, qui le fit relever.
Le prieuré connut son déclin au cours du XVIIIe siècle, et l’ensemble prioral encore existant fut vendu en plusieurs lots comme bien national à la Révolution.

Les ruines de l’église priorale Notre-Dame sont inscrites à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le 22 mai 1948.

Aujourd’hui

L’ancienne église priorale Notre-Dame se situe sur la rive gauche de la Vienne, Place Sainte-Anne, dans le bourg de Tavant (Fig. 1). Partant de la Grand Rue conduisant de l’Ile-Bouchard à Chinon, on y accède par la Rue Sainte-Anne.

Prieuré Saint Léonard :

Le prieuré Saint Léonard a été édifié à partir de 1067 suite à la donation du terrain par une certaine Odila et ses enfants. Ce prieuré était une dépendance de l’abbaye bénédictine de Déols (Indre), elle devient paroissiale au XIIIème siècle.
Pillé en 1562, vendu à la Révolution, il ne subsiste sur le cadastre de 1832 que le choeur et en particulier l’abside. Les bâtiments conventuels ont disparu. Restauré et conservé depuis 100 ans, l’ensemble témoigne d’un bel édifice de très grande qualité. Des fouilles réalisées au pied du chevet en 1997 ont révélé la présence de deux absides et donc d’un transept : les dimensions de la nef sont inconnues.
Les grands chapiteaux de l’abside constituent un ensemble exceptionnel de sculpture romane. Ils auraient été réalisés vers 1130-1140 par un grand maître dont on retrouve une parenté frappante àla collégiale Saint Ours de Loches et à l’abbatiale de Preuilly/Claise.
Ces chapiteaux illustrent principalement la vie du Christ au travers de scènes néanmoins pas toutes identifiées. 


La fondation de l’abbaye à Pontlevoy, en 1034 :

La fondation à Pontlevoy, en 1034, d’une Abbaye bénédictine dédiée à «Notre Dame des Blanches» est un acte de reconnaissance. A son retour de Terre Sainte, Gelduin, seigneur de Chaumont et Pontlevoy, fut pris dans une violente tempête. Il invoqua la Sainte Vierge et fit un vœu. Il vit une «Dame vêtue de blanc» et les flots s’apaisèrent. Revenu dans son fief, il donna à Marie le Château Saint-Pierre et l’Eglise éponyme, qu’il possédait à Pontlevoy, pour une future Abbaye. Dès 1196, l’Abbaye ouvrit une «école claustrale»; les moines étaient proches des habitants ; vieillards, malades, pauvres, voyageurs etc. L’histoire de l’Abbaye est étroitement associée à l’Histoire politique et religieuse de la France : développement de la royauté en pays de Loire ; invasion anglaise (1363), guerres de religions… En 1422, on a dû édifier des murailles.

L’abbaye de Pontlevoy est située dans une plaine assez fertile, sur les extrémités de la Sologne, entre les rivières de Loire et du Cher. Elle se trouve sur les confins de trois diocèses : Chartres, à présent Blois, Orléans et Tours. Elle a Blois à l’orient d’été, Montrichard à l’occident et Amboise au septentrion.

Abbaye de Pontlevoy

La fondation à Pontlevoy, en 1034, d’une Abbaye bénédictine dédiée à «Notre Dame des Blanches» est un acte de reconnaissance. A son retour de Terre Sainte, Gelduin, seigneur de Chaumont et Pontlevoy, fut pris dans une violente tempête. Il invoqua la Sainte Vierge et fit un vœu. Il vit une «Dame vêtue de blanc» et les flots s’apaisèrent. Revenu dans son fief, il donna à Marie le Château Saint-Pierre et l’Eglise éponyme, qu’il possédait à Pontlevoy, pour une future Abbaye. Dès 1196, l’Abbaye ouvrit une «école claustrale»; les moines étaient proches des habitants ; vieillards, malades, pauvres, voyageurs etc. L’histoire de l’Abbaye est étroitement associée à l’Histoire politique et religieuse de la France : développement de la royauté en pays de Loire ; invasion anglaise (1363), guerres de religions… En 1422, on a dû édifier des murailles.

Le prieuré de Villedieu-le-Château :

Symbole identitaire de la commune Villedieu-le-Château, le prieuré transformé en château-fort, XIVème siècle, porte la marque du temps. Des travaux de mise en sécurité engagés en 2010 permettent de maintenir ce lieu à disposition des visiteurs. Les murs d’enceinte du prieuré sont en grande partie conservés et forment avec les ruines de l’église un ensemble fort pittoresque dans une agréable vallée. Ils sont flanqués de divers saillants, d’une tour carrée et d’une tourelle renfermant un puits, et sont percés de meurtrières. Ils se rattachent à l’église, qui faisait partie de l’enceinte de défense, et sont bordés d’une prairie, qui pouvait au besoin être inondée. Tour à tour ravagé par la guerre de Cent ans, reconstruit et fortifié en 1379, le prieuré fut le témoin d’une importante vie religieuse, rythmée par les pèlerinages à la Vierge. A sa vente comme bien national en 1805, un voisin entreprit des travaux malheureux qui firent s’écrouler la majeure partie de la chapelle. L’infiltration d’eau de pluie et la végétation ont contribué à agraver au fil du temps l’effondrement des pierres. Les vestiges de l’ancienne église du prieuré et son enceinte sont inscrits à l’Inventaire des monuments historiques (06.04.1929 et 14.11.1951)

Au IXème siècle, alors que la forêt de Gâtines, fortement réduite aujourd’hui, couvrait ce territoire, Saint Aldric, évêque du Mans, aurait décidé de faire défricher cette immense forêt pour y établir des fermes modèles.

L’une d’elles serrait à l’origine du bourg de Villedieu-le-Château au sein duquel le prieuré fut bâti au XIème siècle. En 1032, Geoffroy Martel s’empare du comté de Vendôme. Son oncle, Renaud, évêque du Mans, possédait le domaine du nom de « Villa Dei », Villedieu. Vers 1035, Geoffroy Martel, comte de Vendôme et son épouse Agnès reprennent l’œuvre d’Aldric. Ils y firent bâtir une église en l’honneur de Sainte Marie. Quelques années plus tard en 1037, ils la donnèrent à l’abbaye de la Trinité, fondée à Vendôme. C’est ainsi que Villedieu devint le siège d’un prieuré bénédictin particulièrement florissant. Si bien qu’un jour les abbés de la Trinité se feront un honneur d’ajouter à leur titre d’abbé celui de prieur de Notre-Dame de Villedieu. Au moment où elle fut cédée aux bénédictins, l’église Sainte Marie n’avait semble-t-il qu’une seule nef. Les moines en firent une église paroissiale, composée de trois nefs. Une de ces nefs resta chapelle du prieuré et continua à être dédiée à Notre-Dame de la Pitié. La nef du milieu devint paroissiale sous le vocable de Saint Jean Baptiste. La troisième nef semble avoir été consacrée à Saint Eutrope Le cours d’eau, appelé de nos jours Niclos, qui prend sa source à la Fontaine de Roisson (nommée aussi Bouillant) servait à alimenter des étangs. En 1040, Geoffroy Martel fit établir la charte de fondation et de dédicace de la Trinité de Vendôme, dans laquelle figure, parmi les biens appartenant à la nouvelle abbaye, « l’église Sainte- Marie de Villedieu, dans toute son intégrité avec ses terres cultivées et incultes, ses eaux et cours d’eau, ses bois, pacages, chemins et circuits, sa viguerie (justice) et ses droits féodaux ».


Le Prieuré de Saint Jean du Grais à Azay sur Cher :
prieure-saint-jean-du-grais

En pleine campagne Tourangelle, à proximité de la Tour de Brandon, situé sur la commune d’Azay sur Cher, un peu à l’écart du bourg, et à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Tours. Edifié au XIème siècle, alors que Foulque Nerra, comte d’Anjou, règne sur la province, le Prieuré de Saint Jean du Grais est rapidement rattaché à l’abbaye bénédictine de Comery.

Construit en pierres à partir de 1163, le prieuré de Saint-Jean-du-Grais, tel qu’il apparaît aujourd’hui, se situe entre le style roman tourangeau classique et le nouveau style d’inspiration anglaise. Enrichi par des donations successives de Philippe de Ramefort, de Suplice, d’Hugues d’Amboise et de bien d’autres, le prieuré constituait un véritable fief relevant des châteaux de Larçay et Montbazon, et jouissant de haute, moyenne et basse justice. Des querelles au sujet du prieuré entre l’abbaye de Cormery et le doyenné de Saint-Martin-de-Tours vont irriter le Saint-Siège. Pour mettre fin à ces conflits des monastères régionaux, le pape Lucius III décide de rattacher Saint-Jean-du-Grais au Saint-Siège. Désormais, le prieuré suit la règle de saint Augustin et non plus celle de saint Benoît. En 1701, il est transformé en chaire de théologie, dépendante du grand séminaire de Tours. Sous la Révolution, il sera réquisitionné comme bien national puis revendu à des exploitants agricoles. Aujourd’hui, lors de la visite, on découvre le dortoir, la salle capitulaire (les moines y tenaient chapitre), un passage qui était utilisé pour le ravitaillement, le cellier, le réfectoire, le puits, une hôtellerie construite au XVe siècle. Ouvert au public, ce monument historique est néanmoins privé, l’association « Les Amis de Saint-Jean-du-Grais », s’étant fixé pour objectif un vaste plan d’animation et de restauration du site.


L’abbaye de Cormery :

Cormery, cité carolingienne dont la célèbre abbaye fut fondée en 791 par ITHIER, abbé de Saint Martin de Tours.   Son successeur, ALCUIN, l’érudit précepteur de CHARLEMAGNE, qui restaura les arts et les lettres en Occident, en fit sa résidence favorite. Il rétablit l’ordre bénédictin en ce monastère qui acquit un très grand développement.

Un bourg se forma autour de cette abbaye qui, pendant plusieurs siècles, eut une influence et une renommée s’étendant bien au-delà de la région. Vers le XIV° siècle, après avoir été pillée, dévastée à plusieurs reprises, l’abbaye perd peu à peu de son importance, les moines sont de moins en moins nombreux, mais le bourg acquiert la prospérité depuis que la Route du Berry, créée en 1766, passe par CORMERY, remplaçant la voie romaine.

Le marché du jeudi (datant du IX ° siècle) connaît une fréquentation croissante (il existe encore de nos jours).

A la Révolution, les biens du Clergé furent cédés. Après dix siècles d’existence, ce qui restait des bâtiments de la prestigieuse abbaye fut vendu d’abord à des bourgeois et commerçants de la région, puis à des particuliers.

Le prieuré de Relay :

Votre visite commencera au cœur de l’église prieurale Notre Dame de Relay construite au XIIème siècle. Vous découvrirez les bâtiments et vous initierez à l’archéologie du bâtit, vous partirez à la découverte du quotidien des Dames de Relay et traverserez l’histoire régionale et architecturale de notre beau pays.


Abbaye Royale Saint Pierre de Bourgueil :
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Visite Guidée

La visite guidée du bâtiment monastique se déroule en deux temps.

Tout d’abord, au rez-de-chaussée, le visiteur découvre une cuisine monumentale pour faire cuire, notamment, des quartiers de bœufs – l’ancien réfectoire des moines transformé en salle de cinéma – une salle boisée qui servait d’infirmerie aux moines et le cloître datant du XVIème siècle.

Ensuite, le visiteur emprunte un magnifique escalier du XVIIIème siècle pour arriver au 1er étage où il y découvre plusieurs outils artisanaux locaux.

Au 2ème étage, une immense salle qui servaient de dortoirs et d’hôpital sous la Révolution ; et pendant la Première Guerre Mondiale.

Le prieuré de Grandmont-Villiers :

La fondation du prieuré de Grandmont-Villiers par Henri II Plantagenêt remonte à 1157. Le Pape Jean XXII l’érigea en prieuré conventuel en 1317 et lui assigna 16 clercs. La mise en commende de ce prieuré après 1495 provoqua la dégradation progressive de la vie monastique dans cette maison, n’y laissant subsister que 3 ou 4 frères. À la fin du XVIIIe siècle et après le départ des frères en 1772, le bâtiment Sud fut transformé en logis et l’aile Ouest détruite ainsi que le sanctuaire de l’église. À l’origine de cette nouvelle fondation, on trouve Mgr Bernard ALIX, évêque du Mans qui, le 14 septembre 1975, en la fête de la Croix Glorieuse, a reçu les vœux du frère Philippe-Étienne. Il lui a remis l’habit monastique et la Règle de Saint Étienne de Muret en lui demandant de faire revivre la spiritualité des premiers grandmontains et d’attendre des compagnons éventuels que Dieu lui enverra quand il le jugera bon. Titulaire d’une maîtrise de philosophie, il fut ordonné prêtre en mars 1979 par Mgr ALIX pour le diocèse du Mans. Il s’installa d’abord dans la forêt de Bercey dans la Sarthe. Après accord de Monseigneur Ferrand, archevêque de Tours, il a obtenu la permission de faire revivre à Villiers, ce lieu grandmontain de solitude, la prière. En 1983 deux compagnons se joignirent à lui. Ils gagnent leur vie en exploitant un petit domaine agricole. Avec le concours de l’Association des Amis de l’Ordre de Grandmont et de bénévoles, et grâce au travail des frères la chapelle fut en partie rénovée pour y célébrer décemment les offices des frères. Des travaux furent entrepris pour rendre habitable l’aile Sud à la communauté, ainsi que la couverture de l’aile Est.L’isolement de ce prieuré dans un environnement forestier est propice à la prière et au recueillement des frères dans le silence, tel que l’avait prescrit St Étienne de Muret à ses religieux. En effet celle-ci rend possible l’exercice de la vie contemplative par les frères tel que le préconise la Règle de Grandmont dans son article 46:
Votre vie, comme celle de tous les ermites, consiste spécialement en ceci qu’éloignés du tumulte du monde, dans l’usage de la prière continuelle et dans le silence, vous trouviez votre repos dans vos monastères . Nous tenons à vous rappeler que Villiers avant d’être un site architecturalement intéressant, est avant tout un lieu de prière et de recueillement. 

Un lieu de prière et de recueillement, visites possibles, mais uniquement accompagnées par les frères-ermites.
Abbaye de la Clarté-Dieu :

L’abbaye de la Clarté-Dieu est une fondation monastique cistercienne tardive, du milieu du XIIIe siècle, créée ex-nihilo sous l’impulsion de plusieurs grands personnages.
Celui qui doit être considéré comme le véritable fondateur de l’abbaye est l’évêque de Winchester, Pierre des Roches. Cet homme occupa trente-trois années l’un des sièges épiscopaux les plus prestigieux du royaume d’Angleterre sous la dynastie Plantagenêt. Les origines de Pierre des Roches nous révèlent qu’il avait des attaches avec l’Anjou, le Maine, le Poitou et la Touraine ; mais c’est de cette dernière région qu’il semble être natif. En effet, sa postulation à l’évêché en 1205 fut accompagnée de lettres de l’archevêque de Tours au pape, attestant de sa naissance légitime et de son ordination. Il est donc fort probable que ses origines tourangelles aient conditionné le choix du site. On peut supposer aussi qu’il était parent avec le sénéchal d’Anjou et de Touraine, Guillaume des Roches, qui fonda en 1219 l’abbaye cistercienne de femmes de Bonlieu, située près de Château-du-Loir, à 9 km au nord de la Clarté-Dieu. La famille des Roches semble donc avoir entretenu des rapports privilégiés avec les cisterciens ; d’ailleurs, la Clarté-Dieu ne sera pas la seule fondation de Pierre des Roches : l’abbaye cistercienne de Beaulieu en Angleterre sera fondée l’année de son accession à l’épiscopat et celle de Netley selon ses vœux après sa mort.

 Ainsi Pierre des Roches, peu de temps avant sa mort, en 1238, avait remis à l’abbé de Cîteaux, Guillaume de Montaigu, la somme de 3000 écus d’or afin d’entreprendre la construction d’un monastère cistercien. Ce dernier, selon les vœux du mourant, confie aux abbés de l’Epau, près du Mans, et du Louroux, en Anjou, le soin de choisir un site dans l’une des régions dont était originaire Pierre des Roches.

En octobre 1239, Jean, abbé de l’ Epau, achète pour mille livres de monnaie Tournois, à Ebbes de la Chaîne, le fief de Beluet situé dans la châtellenie de Saint-Christophe en Touraine. Avec l’approbation de l’archevêque de Tours, Juhel de Mathefelon, cette vente est ratifiée par Jean II d’Alluye, seigneur de Château et de Saint-Christophe sur le Nais.

Durant les dix années qui suivirent, l’abbaye continua à acheter les terres, les maisons, les moulins et les rentes qui subsistaient sur le fief de Beluet, augmentant ainsi considérablement son domaine.
L’abbé de l’Epau prit soin de faire construire des bâtiments provisoires pour abriter les premiers moines venus de Cîteaux qui s’établirent à la Clarté-Dieu dès le 22 juillet 1240. Le groupe comprenait un abbé, du nom de Renaud, douze moines et trois convers. Le nom des moines ainsi que leurs origines sont connues. L’installation fut donc pour le moins rapide et bien orchestrée. Pourtant, malgré les efforts soutenus de Jean, abbé de l’Epau, Boniface, le nouvel abbé de Cîteaux, déclara en 1243 par acte écrit que l’abbaye de l’Epau ne bénéficierait pas du droit d’abbaye-mère sur la Clarté-Dieu ; celle-ci devenait donc la vingt-cinquième fille directe de Cîteaux, la maison-mère de l’Ordre, témoignant ainsi de la place importante qui lui était accordée dans la filiation. Elle reçut l’approbation du pape Innocent IV en 1246, puis celle du roi saint Louis en 1248. Sa reconnaissance définitivement établie, l’abbaye put sérieusement envisager son développement.

Les collégiales de Touraine :
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