Hebdotouraine

-Preuilly-sur-Claise

jusqu’à la constitution du bourg actuel, sur la rive droite de la Claise, entre ses deux pôles historiques principaux, l’abbaye bénédictine et le château féodal. Au Moyen Âge, Preuilly avait le titre de première baronnie de Touraine et ses barons successifs jouèrent un rôle régional important, notamment dans les conflits opposant les comtes et seigneurs des provinces voisines, et pendant la guerre de Cent Ans, de par sa position frontalière avec les territoires sous contrôle des Anglais. L’activité agricole et commerciale fut florissante au XIXème siècle, comme en témoignent les beaux hôtels particuliers (notamment l’actuel Hôtel de ville…)  et nombreuses maisons de bourg de cette époque (1830-1850).

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La carte des trois vallées

Les communes des vallées de la Creuse, de l’Indre et de la Claise :

Idées de balades :
En attendant de sortir :

Effroy, seigneur de Preuilly et de La Roche Posay fonde cette abbaye de bénédictins en 1001. Sa construction fut approuvée par le roi Robert II Le pieux en 1012. Elle fut alors consacrée par Archambaud de Sully, archevêque de Tours et mise sous invocation de saint-Pierre. Les reliques de saint Melaine furent placées dans une chapelle latérale qui lui était dédiée, et son corps mis dans une châsse d’argent. Par la suite, les reliques furent partagées avec plusieurs églises de l’Ouest de la France ; la châsse fut prise à la Révolution et les restes, dont le crâne, conservés. L’effondrement du clocher de l’abbatiale anéantit la chapelle Saint-Melaine. L’édifice a ensuite été considérablement restauré et remanié au xixe siècle, notamment quand le clocher s’effondra en 1867. Il fut reconstruit en 1873, avec l’adjonction d’une haute flèche, comportant une couverture de tuiles vernissées, dans un goût proche des toitures des hospices de Beaune, ce qui ne laisse pas d’être surprenant et insolite pour la région. Les vitraux datent des xixe et xxe siècles. C’est un édifice majeur de l’art roman, à la fois par l’originalité du développement de son architecture et par la qualité et la richesse de sa sculpture (notamment celle de chapiteaux historiés). En 1846, il fut remarqué par Charles Audigé et Constant Moisand, dans leur ouvrage intitulé Histoire de la ville et du canton de Preuilly, et à travers la notice archéologique de l’abbé Bourassé. Charles Huysmans, suivant d’autres auteurs, a fait remarquer les particularités de son plan, où l’axe de la nef ne correspond pas à celui du chœur, l’absidiole centrale imitant selon lui la tête penchée du Christ sur la croix. L’église abbatiale faisait partie à l’origine d’un monastère bénédictin et présente à cet égard de fortes ressemblances avec l’abbaye Notre-Dame-de Fontgombault. Les bâtiments, situés sur le terrain au sud de l’abbatiale, ont été vendus à des particuliers à la Révolution et sont en partie encore visibles : logis de l’abbé (face à la Claise), vestiges du cloître (presbytère, dans le prolongement du transept sud), moulin de l’abbaye (près du vieux-pont). Aujourd’hui église paroissiale, l’imposant édifice religieux est incontournable au centre de la bourgade. L’éclairage de l’église Saint-Pierre a été réalisée par l’agence de conception lumière Neo Light. L’abbatiale fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté de 1840.

Balades aux environs :

La touraine buissonniere : le canton du grand-pressigny
Village touristique du Sud Touraine situé à la confluence de la Claise et de l’Aigronne, le Grand-Pressigny est très anciennement connu. Au VIème siècle, Grégoire de Tours le cite sous le nom de Prisciniacus, puis il portera le nom de Précigné, Pressigny-les-Quatre-Eglises (XVème siècle), Pressigny-le-Grand (XVIème siècle) pour enfin se nommer aujourd’hui le Grand-Pressigny. Le Magazine de la Touraine est un magazine trimestriel de presse, dont le siège est basé à Tours, traitant de la Touraine, de son patrimoine, de son histoire et de ses coutumes. Les sujets traités peuvent aller de la gastronomie aux paysages naturels, en passant par des portraits de personnalités. Régulièrement, un dossier complet est consacré à chaque commune de la province.

Fresque de la danse macabre restaurée. c’est l’achèvement de 10 années de restauration faite par différentes entreprises spécialisées dans la restauration des monuments historiques. C’est un projet mené depuis 2013 par la mairie de Preuilly sur Claise, propriétaire des lieux et le président de la société archéologique Bernard de la Motte qui a œuvré durant des années pour convaincre et trouver les financements.

Elle est un élément, le plus achevé, de l’art macabre du Moyen Âge, du XIVe au XVIe siècle.

La première Danse macabre semble être réalisée à Paris, au Charnier des Saint-Innocents en 1424. Elle se nourrit des inquiétudes des temps de crise en y répondant par la force de l’imaginaire. Par cette sarabande qui mêle morts et vivants, la Danse macabre souligne la vanité des distinctions sociales, dont se moque le destin, fauchant le pape comme le pauvre prêtre, l’empereur comme le lansquenet. C’est une leçon morale adressée aux vivants afin de réfléchir à notre condition : elle console les plus pauvres et apprend aux plus grands que personne n’est au-dessus des lois.

Sa composition se fait de manière hiérarchique : elle fait d’abord entrer les « grands » (pape, empereur, roi, cardinal ou patriarche) puis descend l’échelle sociale en faisant entrer les « petits » (laboureur, enfant, cordelier, ermite). Les vivants sont donc des personnages représentant les différentes strates sociales et les morts sont squelettiques, dansent, font des cabrioles, se moquent et entraînent vers la mort les vivants, en s’affublant de leurs attributs (couronne, épée, instruments de musique). Celle-ci était une allégorie qui confrontait les spectateurs et spectatrices face à la réalité qui les entouraient à l’époque. Cette réalité était en fait que la mort était inévitable, et ce peu importe les croyances, l’âge et la classe sociale de la personne.

Tout au long du XVe siècle et au début du XVIe, ce thème est peint sur les murs des églises, dans les cimetières d’Europe du Nord, sur les murs extérieurs des cloîtres, les charniers, les ossuaires. Au-dessus ou au-dessous de l’illustration sont peints des vers par lesquels la mort s’adresse à la victime, souvent sur un ton sarcastique et empreint de cynisme. Il est diffusé à travers l’Europe par les textes poétiques colportés par les troupes de théâtre de rues.

Cette forme d’expression est le résultat d’une prise de conscience et d’une réflexion sur la vie et la mort, dans une période où celle-ci est devenue plus présente et plus traumatisante. Les guerres — surtout la guerre de Cent Ans — les famines et la peste, que représentent souvent les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, ont décimé les populations.

Le thème traverse les époques. De nombreux peintres (Hans Holbein le Jeune), poètes (Baudelaire comme dans Danse macabre (Baudelaire), Verlaine, Cazalis…), auteurs (Flaubert), musiciens (Liszt, Saint-Saëns, Benjamin Britten, Honegger, Hugo Distler), cinéastes (Fellini, Bergman dans Le Septième Sceau ou Jean Renoir dans La Règle du jeu…) s’emparent de celui-ci et permettent de redécouvrir ces œuvres tombées dans l’oubli.

Contexte artistique

La Danse macabre est une étape dans la représentation de la Mort. Ce thème apparaît après celui du Dit des trois morts et des trois vifs, du Triomphe de la Mort, de l’Ars moriendi, du Mors de la Pomme, des Vanités et des Memento mori.

Mais alors que la leçon du Triomphe de la mort présente l’individu mourant, ayant le temps de faire un dernier examen de conscience, la Danse macabre entraîne celui-ci immédiatement vers la pourriture, en montrant une Mort insensible aux inégalités sociales.

XVe siècle

À l’origine, la Danse macabre constituait le sujet de représentations théâtrales populaires, les Mystères.

Elle prenait donc la forme d’échanges verbaux — le plus souvent de quatre lignes — entre la Mort et 24 personnes rangées par ordre hiérarchique. Un rôle prépondérant y était vraisemblablement attribué aux sept frères macabres, à leur mère et à Eléasar. Une représentation eut d’ailleurs lieu à Paris dans le cloître des Innocents en leur mémoire. D’où le nom consacré en latin de chorea macabæorum (danse macabre). D’autres théories prétendent que le mot « macabre » vient de l’arabe « makabir » qui signifie « tombeaux » ou « cimetière », ou encore d’un peintre du nom de Macabré. La prédication des Ordres mendiants contribua à la diffusion dans la chrétienté de ce thème du destin inéluctable de l’homme et de l’égalité de tous devant la mort.

Les poèmes des danses des morts sont d’abord des formes de sermon. Ils commencent toujours par les propos d’un prédicateur. Sur les 480 vers attribués aux vivants et aux morts, pas moins d’une soixantaine énoncent des proverbes ou des sentences en forme de proverbes.

Sur la plupart des fidèles, l’écrit n’avait d’action qu’indirecte, comme source d’inspiration des prédicateurs. Le passage à l’image est alors, pour les danses macabres comme pour tout autre thème de méditation, un moment capital. En 1424 sont entreprises les fresques décorant le mur du charnier des Saints-Innocents, en plein centre de Paris, peut-être les premières fresques représentant une danse macabre et certainement les plus célèbres alors. Sous des scènes peintes entre les arcades d’une galerie, figurent à telle hauteur qu’on puisse les lire, les octains du poème de Gerson. Sous chaque arcade de l’architecture sommairement reproduite, sont logés successivement le récitant, quatre morts musiciens, puis deux couples mort/vivant et enfin le roi mort. Le fond est nu, si ce n’est la présence de quelques fleurs schématiquement dessinées. Les morts sont de formes allongées et dégingandées. Écorchés, ils ont l’abdomen ouvert et éviscéré. Souvent, ils s’inclinent ironiquement devant leur victime, s’accrochant au vivant qui précède et empoignant celui auquel ils s’adressent. Cette peinture murale est aujourd’hui détruite. Elle nous est parvenue à travers des gravures populaires que l’on retrouve dans le Manuscrit de Blois, au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale de France.

Dans cette œuvre, comme dans toutes les danses macabres qui ont suivi, les vivants défilent par ordre hiérarchique, avec tous les insignes de leur rang, alors que les cadavres qui se saisissent d’eux sont tous égaux et anonymes. Les textes présentent la mort comme le sort commun des princes et des manants qui seront également la proie des vers.

La danse macabre présente deux traits irréductibles à l’eschatologie ordinaire : d’une part, la survie terrestre du cadavre que suggérait déjà le Dit des trois morts et des trois vifs, lorsque les morts étaient représentés debout ; d’autre part le triomphe de ces revenants sur les dignités des hommes, alors même que les tombeaux montraient la victoire du défunt sur la mort.

Les cadavres animés de la danse macabre s’opposent diamétralement aux saints qui, dans la religion chrétienne, survivent à la mort en venant secourir ou punir les hommes avec tous les attributs de leur dignité. Les cadavres animés se comportent en jongleurs avec leurs instruments de musique, invitant les hommes à la danse –qui n’est pas considérée comme une activité pieuse- et ne se souciant pas de leur salut. Les saints, quant à eux, se recrutant presque tous dans le haut clergé ou l’aristocratie laïque et portant leur nom glorieux sur leur auréole, sont nus et anonymes. Présentés comme des jongleurs, souvent aussi comme des fossoyeurs armés de pelles et de pioches, ils occupent le bas de l’échelle sociale. S’adressant aux vivants, ils leur rappellent volontiers qu’ils avaient été des grands naguère. L’originalité de la danse macabre est donc de suggérer une eschatologie dans laquelle tous survivent sous la même forme misérable, une pérennité de l’anonymat.

La danse macabre est d’abord un phénomène urbain. Elle fait son apparition à Paris, décorait les cimetières de villes prospères et s’est diffusée par l’imprimerie. Elle n’est pas le seul thème iconographique à donner une image plus ou moins complète de la société humaine, non pas sous la forme idéalisée de la communion des saints, mais dans son existence terrestre. Or, la danse macabre en donne de loin l’image la plus exhaustive, en faisant une large place aux métiers. Si la tête du cortège, du pape aux cardinaux et aux princes, est occupée par des puissances lointaines, on voit ensuite défiler la société urbaine par le menu. La ville s’est représentée elle-même, en général pour la première fois.

Loin d’être secondaire, cette fonction de la danse macabre pourrait bien être sa principale raison d’être. En comparant les œuvres connues, on s’aperçoit qu’elles varient principalement par le nombre et l’ordre hiérarchique des personnages représentés.

Peindre une danse macabre est un problème comparable à l’organisation d’une procession ou d’un carnaval : le peintre et ses commanditaires représentent la société et, ce faisant, prennent position sur ce qui est représentatif ou non et sur l’ordre des préséances, sur le poids relatif des catégories sociales.

L’accueil européen de la danse macabre manifeste l’importance du thème du macabre au cours de la fin du Moyen Âge, tant au niveau des élites touchées par les manuscrits comme par les livres, que des catégories populaires : en France, en Angleterre, de simples villages se sont dotés de fresques représentant des danses macabres, si la plupart des fresques germaniques sont, pour leur part, urbaines.

Vers 1426, le moine anglais John Lydgate traduisit le poème; la représentation du charnier des Saints Innocents fut copiée sur les murs d’un des cimetières de la cathédrale Saint-Paul de Londres. Le thème de la Danse macabre se diffusa ainsi en Angleterre.

On retrouve en 1463, à l’église Sainte-Marie de Lübeck, une Danse macabre apparue lors du passage de la « mort noire » (la peste). Cette peinture murale de la chapelle de la mort fut en partie annotée par Bernt Notke. Les vers en allemand populaire ont partiellement été conservés jusqu’à aujourd’hui.

La danse macabre y est représentée sous sa forme la plus simple : vingt-quatre figures humaines, ecclésiastiques et laïques, dans l’ordre décroissant de pape, empereur, impératrice, cardinal, roi, jusqu’au paysan, jeune homme, jeune femme et enfant. Chaque personnage y danse toujours avec sa mort. Cette fresque fut détruite au cours de la Seconde Guerre mondiale pendant le bombardement de Lübeck. Deux vitraux réalisés par Alfred Mahlau en 1955-1956 rappellent aujourd’hui dans cette chapelle ce chef-d’œuvre disparu.

À partir du milieu du XVe siècle, de nouvelles fresques apparaissent. Elles sont exécutées dans les églises d’Amiens, d’Angers, de Dijon ou de Rouen, aussi bien sur le sol que sur les façades.

Dans l’Espagne médiévale, les Danzas de la Muerte sont représentatives de la crise des Espagnes au sortir du bas Moyen Âge. L’attrait culturel pour cette forme de danse macabre dans la péninsule ibérique sera reprise avec la devise Viva la Muerte du camp nationaliste lors de la guerre civile au XXe siècle.

XVIe siècle

À partir du milieu du XVIe siècle, les images de danses macabres se renouvellent et deviennent de plus en plus variées. Les vers sont parfois abandonnés.

À Bâle, dans un premier temps, les Danses macabres sont transférées de la basse ville à la haute ville, sur les murs du cloître. Le nombre et l’arrangement des couples dansants restent identiques mais un prêtre est ajouté au début et un pêcheur à la fin. Lors de la destruction des murs en 1805, il ne subsiste de l’original que quelques fragments, bien que des illustrations aient été conservées parallèlement aux vers. Ce qui est devenu la célèbre « mort de Bâle » donna une nouvelle impulsion à cette catégorie de représentations, bien que la poésie ait complètement abandonné le genre.

Herzog Georg de Sachse fit réaliser en 1534, le long du mur du troisième étage de son château, un bas-relief de pierre. Cette Danse macabre était d’une composition tout à fait novatrice avec 24 personnages et trois figures mortuaires grandeur nature, sans couple dansant. Cette œuvre fut très endommagée par le grand incendie de 1701, puis restaurée et transférée dans la paroisse de Dresde. Cette représentation est à l’origine de celle de l’église de Strasbourg, qui montre différents couples dans lesquels chacun est invité à danser par sa mort.

La Danse macabre de la Marienkirche à Berlin date elle aussi des années 1470-1490. Nicolas Manuel peint une vraie Danse macabre entre 1514 et 1522 sur les murs du cloître de Berne, constituée de 46 images, qui ne sont plus aujourd’hui accessibles que sous la forme de reproductions.

Selon Holger Wetjen (Cette mort qui nous fascine), la danse macabre a développé deux idées théologiques de la Réforme : chacun est en relation directe avec la Mort, chez Luther: avec Dieu. L’image n’est pas sacrée, mais un objet neutre, elle sert de plan instructif.

L’apport de Hans Holbein

Avec Hans Holbein le Jeune, la Danse macabre adopte une toute nouvelle forme artistique. Celui-ci met en scène l’irruption brutale de la Mort dans le travail et la joie de vivre. Cette représentation prend le pas sur l’idée que la mort n’épargne aucune classe sociale.

Ses œuvres (le plus souvent des gravures) parurent dès 1530 et furent largement diffusées sous forme de livres à partir de 1538.

Siècles tardifs

L’un des livrets de colportage le plus fréquemment réédité au cours du XVIIIe siècle, L’Histoire nouvelle et divertissante du Bonhomme Misère, met en scène un personnage qui échappe à la faucheuse et devient immortel.

Charles Baudelaire et Cazalis ont écrit sur la danse macabre, Liszt et Saint-Saëns l’ont mise en musique.

D’autres auteurs ont exploité ce thème, dont :

  • Georges Eekhoud, La Danse macabre du pont de Lucerne (Bruxelles 1920),
  • Michel de Ghelderode et sa Balade du grand macabre (1934),
  • Stephen King, écrivain de romans d’épouvante, publie sa Danse macabre en 1978.
  • Edgar Allan Poe dans Le Masque de la Mort Rouge, en 1842.
  • Anatole France, « La danse des Morts », in Le Parnasse contemporain, recueil de vers nouveaux (1869), Paris, éd. Alphonse Lemerre, 1869.
  • Un message social d’égalité devant la mort
  • La mort s’attaque à tous les sexes, les âges et les milieux. Les fresques de Danse Macabre, où l’on peut voir différents personnages danser avec des squelettes, représentent en fait l’égalité devant la mort des divers états sociaux. En faisant danser les papes, les empereurs, les cardinaux, les rois mais aussi les laboureurs, les cordeliers, les enfants et les ermites avec les squelettes, on montre que la mort ne fait pas de distinction entre l’appartenance sociale des futurs morts et que tout le monde est susceptible d’être frappé par celle-ci.
  • Les squelettes dansent et se moquent de tous les personnages pour les entraîner vers la mort. Ainsi, de l’empereur à l’ermite, tout le monde connaîtra le même sort. C’est l’abolition des frontières sociales : il n’existe pas de caste privilégiée face à la mort ni de hiérarchie. Les hommes et les femmes sont égaux devant la mort :
  • Aussi, cette égalité est visible dans les compositions des premières Danses. Les morts – représentés par des squelettes – amènent les différents personnages vers la mort mais ne les dominent pas. Les morts et les vivants dansent ensemble. Ces morts ne sont pas terrifiants et menaçants : ils n’attaquent pas les vivants, ils les entraînent seulement dans leur danse. Les morts et les vivants sont ici encore à égalité. Mais, les Danses contemporaines remettent en cause cette égalité entre les morts et les vivants part la personnification de la mort. Petit à petit, on va individualiser la mort en lui attribuant un personnage — comme la faucheuse par exemple — ce qui va induire une hiérarchie entre les morts et les vivants. Une fois représentée par un personnage, la mort domine les vivants. On passe d’une représentation des morts entraînant par la main les vivants à une représentation d’un personnage armé d’une faux qui vient tuer directement les vivants. La Mort se fait donc le juge cynique des vices des vivants.
  • Représentations murales
  • France
  • Parmi les représentations murales de la Danse macabre, la France possède plusieurs peintures murales intérieures :
  • Brianny (Côte-d’Or), chapelle Sainte-Apolline.
  • La Chaise-Dieu (Haute-Loire), vraie fresque dans l’église de l’abbaye bénédictine de Saint-Robert. Une danse macabre sans texte, mais illustrant un poème. Elle date de 1470.
  • Cherbourg, basilique Sainte-Trinité, nef, vers 1500, restaurée XIXe siècle. Exceptionnellement, il ne s’agit pas d’une peinture mais de bas-reliefs.
  • L’ancien cimetière des Innocents à Paris
  • La Ferté-Loupière (Yonne), église Saint-Germain (ainsi qu’un Dit des trois morts et des trois vifs).
  • Kernascléden (Morbihan), Église Notre-Dame.
  • Meslay-le-Grenet (Eure-et-Loir), Église Saint-Orien (ainsi qu’un Dit des trois morts et des trois vifs).
  • Plouha (Côtes-d’Armor), chapelle de Kermaria an Iskuit (ainsi qu’un Dit des trois morts et des trois vifs).
  • Preuilly-sur-Claise (Indre-et-Loire), chapelle de tous les Saints (propriété de la commune) : peintures murales avec des hommes et des femmes.
  • Strasbourg (Alsace), Église des Dominicains (détruite durant le siège de 1870).
  • Suisse
  • On trouve en Suisse plusieurs représentations murales de danses des morts,, :
  • Bâle, Der Tod von Basel (1439-1440) et Kleinbasler Totentanz à Basel-Klingental (1460-1480).
  • Berne, Danse macabre de Niklaus Manuel Deutsch (1516-1519).
  • Loèche (VS), Gruppen-Totentanz (1520-1530).
  • Coire, Danse des morts (1543).
  • Fribourg, Danse macabre de Pierre Wuilleret (1606-1608).
  • Lucerne, Danse macabre de Jakob von Wyl dans le Palais de Lux Ritter (1610-1615) et le Spreuerbrücke « Pont de la Danse des Morts », pont couvert datant de 1408 et ses 67 panneaux de Kaspar Meglinger (1626-1635). Voir aussi dans les environs : Wolhusen (1661), Hasle (1687), Unterschächen (1701) et Emmetten (1710).
  • Allemagne
  • Plusieurs Danses des Morts comme représentations murales et comme gravures ;
  • Ulm : Ulmer Totentanz im Wengenkloster (1440) ;
  • Constance : Totentanz im Dominikanerkloster von Konstanz (1558 – ancien monastère des Dominicains, aujourd’hui « Inselhotel ») ;
  • Füssen : Füssener Totentanz de Jacob Hiebeler (1602).
  • et des gravures :
  • Oberdeutscher vierzeiliger Totentanz -cpg 314- (1443-1447) ;
  • Totentanz des Heidelberger Blockbuchs -cpg 438- (1455-1458) ;
  • Oberdeutscher achtzeiliger Totentanz (Knoblochtzer Druck), (1485-1488) ;
  • Totentanz des Grafen Wilhelm Wernher von Zimmern (avant 1550), etc.
  • Italie
  • À Clusone, Danza macabra, peinture de Giacomo Borlone de Buschis, 1485.
  • Espagne
  • Cloître franciscain de Morella, XVe siècle.
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  • Galerie
  • Autres formes de représentations
  • Architecture et mobilier
  • Albi (Tarn), cloître Saint-Salvi : gravure sur engoulant de poutre.
  • Angers (Maine-et-Loire), musée des Beaux-Arts : sculpture sur coffre en bois du XVIe siècle.
  • Blois (Loir-et-Cher), aître Saint-Saturnin : sculptures sur chapiteaux de pierre.
  • Cherbourg (Manche), basilique de la Trinité : sculpture polychrome en ronde-bosse, milieu XVIe siècle.
  • Guiscard (Oise), chapelle privée du cimetière : mosaïque.
  • Rouen (Seine-Maritime), Aître Saint-Maclou : sculptures sur les colonnes de la galerie.
  • Manuscrits
  • Vergonnes (Maine-et-Loire), enluminures du registre paroissial 1616-1664.
  • Musique classique
  • Danse
  • Des chansons traditionnelles reprennent l’idée de danse macabre. Musicalement elles peuvent également partir du motif liturgique de la prose des morts (le Dies iræ liturgique). C’est le cas, par exemple, de deux chansons remontant au XVe siècle : J’ai vu le loup, le renard, le lièvre (ronde de Bourgogne) et Ay vist lou loup (bourrée auvergnate).

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Les huit vitraux posés en 1892 et 1896 proviennent de l’atelier J. Fournier à Tours. Ils représentent des personnages en pied : sainte-Catherine, saint-Jean, saint-Martin, saint-Louis, la Vierge, sainte-Radegonde, saint-Antonin, Léon le Grand. Les six premiers ont été offerts par Samuel PERIVIER (1828-1902) né à Angles dont il a été maire et premier président de la Cour d’Appel de Paris en 1883. Un par Antonin PERIVIER cogérant du Figaro avec Francis MAGNARD, de 1879 à 1894. Un autre a été offert par Léon TRICOCHE en souvenir de sa ville natale

L’église Saint-martin, qui apparaît dans les textes dès la fin du XIè siècle, s’élève sur le rocher qui fait face à l’ancien château des évêques de Poitiers. Jusqu’à la Révolution, son curé sera nommé par l’abbé de Sainte-Croix, l’ancienne abbaye de la ville basse ç laquelle Pierre II, évêque de Poitiers, avait donné l’église en 1090. Autrefois, y attenait le prieuré Saint_martin d’Angles également sous la dépendance de Sainte-Croix. Très remaniée, elle a eu à souffrir des dégradations liées aux conflits successifs (guerre de cent ans puis guerres de religion) et au défaut d’entretien. En 1695, sa couverture et son dallage sont en mauvais état et ses vitres brisées. Le 19è siècle entreprendra des restaurations de grande ampleur.

Architecture

De l’époque romane subsiste principalement le clocher, classé monument historique depuis 1926. A deux étages, ce clocher carré est percé de baies romanes et est orné à chaque coin de trois colonnes groupées. Il abrite deux cloches, l’une date de 1816, l’autre, de 1700 est classée, elle est l’oeuvre du fondeur Aubry.

La nef est moderne.

Le choeur et les chapelles, très remaniés, laissent apparaître de nombreuses reprises : chevets plats, baies et portes, arrondi de l’escalier du clocher.

Le Choeur. Derrière le maître-autel figure un grand retable classique du XVIIè siècle en bois peint et doré, décoré de grosses colonnes torses. Au centre, un tableau représente l’adoration des mages. Au dessus des deux colonnes accostées d’ailerons et surmontées de deux chapiteaux corinthiens, deux anges s’appuient sur les rampants du fronton brisé. Au centre, une charité de saint-Martin sculptée évoque le saint patron de l’église. Un grand crucifix domine le tout.

Sur la porte du tabernacle à gradins, plus récent, le Bon Pasteur fait face aux fidèles. Sur le devant de l’autel en bois peint, l’Agneau repose sur le Livre aux sept sceaux.

Les chapelles latérales forment comme un transept, elles ont été réaménagée en 1824 et présentent un décor stuqué. celle de droite est dédiée à la Vierge. Celle de gauche a conservé un autel en pierre galbé du XVIIIè siècle et s’orne d’une statue de saint André-Hubert Fournet.

Copie d’une des tapisseries de la Dame à la Licorne aujourd’hui conservée au Musée de Cluny, à Paris. Ces tapisseries, tissées dans les Flandres entre 1484 et 1500, portent les armoiries de la famille de Viste ; elles sont une allégorie des 5 sens : le goût, l’odorat, le toucher, la vue et l’ouie, et d’un sixième, le sens du coeur, de l’entendement. Cette pièce, représentant le goût, a été déposée dans l’église par suite d’un legs.

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