Retour dans le passé
Eglises de la première moitié du XIème siècle.
Les plus belles églises romanes appartiennent à la seconde série, construite à la fin du Xie et au XIIe siècle à Tours et dans ses environs, il y eu alors de très grands chantiers. (à suivre) L’abbatiale Saint-Julien , dévastée par Geoffroy Martel en 1043, fut réédifiée sous l’abbé Gerbert à partir de 1080 ; il en reste aujourd’hui le remarquable clocher porche, commencé avant mais très remanié à la fin du Xie, notamment pour l’étage du beffroi qui es encore très ajourré de triplets sur les faces nord, ouest et sud. L’originalité de la collégiale de Tours apparaissait dans ses éléments fort variés : la tour Charlemagne, la tour de l’horloge élévée sur un plan carré alors que l’autre tour de façade était bâtie sur une chapelle Saint-Nicolas octogonale, et se terminait par uen haute flèche comparable au clocher-vieux de la cathédrale de Chartes.
Aux abords de Tours, de la belle abbatiale de Marmoutier il ne reste que la base carrée de la « tour des cloches », jadis surmontée d’un clocher octogonal et d’une flèche à huit pans. A l’ouest de Tours les chanoines de la collégiale fondèrent dans l’île de Saint-Cosme en 1092 un prieuré pour accueillir ceux d’entre eux qui voulaient suivre la règle augustinienne, plus communautaire et plus stricte que celle des Martiniens de Tours.
Le monastère de Marmoutier, vaste établissement bénédictin implanté entre le coteau et la Loire, face à Tours, fait l’objet d’un programme de recherche archéologique depuis 2005. L’emprise de l’ancienne hôtellerie, dont un tiers environ subsiste en élévation, a été fouillée de 2006 à 2013, mettant en évidence une évolution complexe des bâtiments entre les xe-xie siècles et le xixe siècle. À deux édifices, qui ont dû remplir des fonctions d’accueil, a succédé, à la fin du fin xiie siècle, une construction de 50 m de long, composée d’un rez-de-chaussée voûté et d’une grande salle sous charpente, identifiable à l’hôtellerie des hôtes de marque, dont la construction est attribuée à Hervé de Villepreux par la chronique des abbés de Marmoutier. Cet article présente cette succession d’édifices et les transformations médiévales et modernes de l’hôtellerie, en proposant quelques comparaisons.
Au nord, l’abbaye de Gâtines :
Ce lieu avait été habité pendant assez longtemps, par des ermites qui, en 1137, prièrent Hugues, archevêque de Tours, d’y ériger une abbaye. Gastines se trouvant alors dans le fief appartenant au Chapitre de la cathédrale, l’archevêque ne pouvait, de sa propre autorité, accueillir favorablement cette requête. Les chanoines, qu’il consulta à ce sujet, donnèrent leur consentement, mais à condition que tous ceux d’entre eux qui voudraient aller passer quelques jours à l’abbaye soient hébergés sans frais. De son côté, l’archevêque ne voulu donner son approbation qu’autant que les religieux génovéfains adopteraient la rêgle de saint Augustin. Ces conditions ayant été acceptées, le monastère fut fondé en 1138. A la fin du XIIème siècle, l’église et les bâtiments claustraux furent détruits par un incendie. Thibault VI de Champagne, comte de Blois et de Chartres, les fit rebâtir et Geoffroy VI du Lude, archevêque de Tours, consacra la nouvelle église le 29 avril 1207. Thibault VI accorde alors une rente d’une demi somme d’huile et de 500 harengs à donner chaque année aux moines dans la première semaine du carême.
Mutilée par les protestants en 1562 et réparée en 1564, elle connut d’autres travaux de restauration au XVIIème et au XVIIIème siècle. Il ne reste plus aujourd’hui que quelques ruines : la muraille méridionale des trois premières travées de la nef, avec trois baies en plein cintre, deux chapiteaux historiés et quelques vestiges de peintures ; les pieds droits du portail, très mutilés ; à l’est, une faible portion du chevet qui était plat. Mais les bâtiments conventuels construits au XVIIIème siècle sont encore debout : le plus important, orienté est-ouest présente encore à sa façade sud une fenêtre en tiers-point, l’autre qui lui est perpendiculaire est en plus mauvais état.
En 1737 ces bâtiments tombaient déjà en vétusté, et les religieux construisirent l’édifice que l’on voit au sud et à l’est duquel s’étendait un jardin étagé de trois terrasses réunies par deux élégants escaliers. Aux angles des murs de soutènement on remarque des colonnes avec chapiteaux ayant sans doute appartenu à une église. Le cloître qui fut achevé en 1738 a disparu.
En 1789, le revenu de l’abbaye était évalué à 7.400 livres et il n’y avait plus alors que cinq chanoines. L’église et la maison conventuelle furent vendus nationalement, le 11 juillet 1791, pour 32.000 livres.
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Construit au coeur de la vallée des châteaux de la Loire au XVe siècle et classé Monument Historique au XXe siècle, le château de Vaujours nous invite aujourd’hui à parcourir ses vestiges romantiques au sein d’un écrin de verdure. Le visiteur s’aventure de la basse à la haute cour, pour découvrir le logis seigneurial, le donjon et la chapelle castrale. D’illustres personnages ont marqué la vie de ce château : Louis XI y séjourna à plusieurs reprises auprès de sa sœur Jeanne, épouse d’Antoine de Bueil, fille naturelle de Charles VII et d’Agnès Sorel. Jean V de Bueil, Comte de Sancerre et compagnon de Jeanne d’Arc, fit de son château une place-forte imprenable durant la guerre de cent ans. Vaujours possède une fortification unique et très élaborée pour son époque, avec boulevards circulaires et bastions avancés bien avant le style Vauban. Louis XIV quant à lui offrit le domaine à sa maîtresse Françoise-Louise de La Beaume Le Blanc, plus connu sous le nom de Louise de la Vallière. Au XIXe siècle, Vaujours servit de carrière et devient alors la plus grande ruine médiévale d’Indre-et-Loire.
Le château de Semblançay :
Le château de Semblançay n’a été étudié qu’une seule fois, il y a soixante dix ans, par Edouard Gatian de Clérambault, en un mémoire qui reste très sommaire pour ce qui est des parties romanes de la forteresse (1). A bien des égards ce travail, estimable en son temps, reste dépassé. Il convient donc de rouvrir le dossier archéologique de ce monument, dont l’importance mérite d’être soulignée (2). Aucun texte ne nous renseigne sur la construction des parties romanes de l’actuel château de Semblançay. La forteresse existait déjà à une époque antérieure aux guerres de Foulque Nerra. En 888 un seigneur de Semblançay avait aidé Ingelger, ancêtre des comtes d’Anjou, dans ses luttes contre l’évêque d’Auxerre (3). Plus tard, vers l’an mil, Foulque Nerra s’empara de la place, sans doute pour contrôler les environs septentrionaux de la ville de Tours. Ce contrôle était d’ailleurs renforcé par l’alliance entre Foulque et Hugues d’Alluye, qui tenait le château voisin de Saint-Christophe (4). Au contraire de Langeais, Montbazon, Montrichard, Montboyau, etc.,
Le prieuré est généralement un établissement religieux créé par une abbaye plus importante sur un domaine foncier qui lui a été donné. Les prieurés sont dotés d’églises construites et entretenues par l’abbaye-mère. Le prieur est présenté soit par le patron, c’est-à-dire l’ayant-droit du fondateur primitif de l’église, soit par un chapitre, puis nommé par l’abbé dont il dépend. Lorsqu’un prieuré atteint une certaine autonomie tant du point de vue du personnel (nombreux moines, postulants et novices nombreux) que dans le domaine économique, le prieuré peut être érigé en abbaye. L’église devient alors abbatiale et un abbé est nommé par la communauté des moines. Les grands prieurés avaient rang d’abbaye et disposaient également de prieurés dépendant d’eux.
Histoires de villes et de villages (le magazine de la touraine)
Site et musée archéologique des Maselles
Thésée, charmant village de la Vallée du Cher est bien connu par les archéologues puisqu’il possède un ensemble de bâtiments uniques dans le monde romain : Les Maselles. Cet ensemble monumental unique (48,50m de long, 14m de large et 6,50m de haut) reste une énigme. Le musée accueille les collections de céramiques des fouilles de l’antique Tasciaca et de nombreux objets. Site et musée archéologique des Maselles juillet et août, du mercredi au dimanche. Visite guidée du site à 10h et 14h30. Visite guidée du musée à 11h15 et 16h (sur réservation le reste de l’année).
Websérie : Portraits de Loire à la Renaissance
À partir de documents d’époque, la websérie “Portraits de Loire à la Renaissance”, proposée par la Mission Val de Loire, nous plonge dans cette période de l’histoire et raconte la relation étroite que l’homme et la Loire entretiennent depuis toujours.
Le premier épisode de cette websérie, qui en comptera six, traite de l’aménagement du paysage. La Loire a ses humeurs : débit changeant, étiages sévères et inondations catastrophiques. Si elle nous semble aujourd’hui maîtrisée, à la Renaissance, les riverains doivent composer avec cette nature changeante et difficile.
Au XVIe siècle, les levées ont déjà une longue histoire. Elles facilitent la navigation, contiennent les crues les plus fréquentes et protègent les terres cultivables. Le Val de Loire devient une terre jardinée.
Pourtant, le cours principal du fleuve peut changer, tout comme le trait de rive : la Loire n’est pas maîtrisée. De nombreuses inondations dévastatrices marquent les souvenirs des riverains.