LES ESSARDS & LA LEGENDE DES CHEVALIERS MACQUAUX.
Les Essards est une commune du nord-ouest de la Touraine. Son église construite au XIème siècle domine depuis 1000 ans la petite vallée de la Roumer. Elle fut construite à la demande des chevaliers Macquaux en haut du coteau. Les chaines de prisonniers qui demeurent scellés dans le mur perpétuent une légende et le souvenir de la longue captivité de ces deux chevaliers.
LA LEGENDE DES CHEVALIERS MACQUAUX
Ayant passé le cap de l’An-Mil, que l’on redoutait alors comme si la fin du monde devait s’ensuivre, nombreux étaient les pèlerins qui partaient en Terre Sainte…
Combien demeurèrent prisonniers en Palestine, enchaînés par les infidèles. Ce fut le cas des chevaliers Macquaux, deux frères qui habitaient en ces temps lointains une “ferté” perdue au milieu des bois du lieu de “la Ronde”, situé aujourd’hui sur la paroisse des Essards. Ils firent le voeu de fonder une église s’ils recouvraient la liberté. Ainsi, à en croire la tradition, auraient-ils fondé à leur retour de Palestine l’église de Essarts. Ils voulurent par cet acte de foi s’en remettre à la Divine Volonté. Mais comment lui permettre de se manifester.
Sur ce qui n’était alors qu’un chemin broussailleux menant vers Langeais, ils décidèrent d’installer une espèce de catapulte qui projetait des boulets. Là où tomberait le boulet serait construite l’église. Orientée vers le couchant, la catapulte fut mise en état de “charge”, puis on libéra le bras et le boulet partit… On le retrouva là ou se situe aujourd’hui la vieille maison à colombage qui annonce l’entrée du bourg. Aussitôt les maçons se mirent en demeure d’établir les fondations et les murs. Ceux-ci étaient déjà sortis de terre, lorsqu’un matin ils ne retrouvèrent plus rien de ce qu’ils avaient édifié. Les chevaliers Macquaux pensèrent qu’ils s’étaient peut-être trompés et renouvelèrent leur tir… Le boulet se retrouva au même endroit. Les maçons se remirent au travail. Peine perdue, quelques jours jours plus tard tout ce qu’ils avaient construit était de nouveau disparu. Les chevaliers Macquaux soupçonnèrent quelque maléfice et décidèrent d’exercer une surveillance absolue. On remis donc la catapulte en charge et le boulet à nouveau lancé, on s’aperçut qu’il tombait sur le haut du coteau, puis roulait jusqu’en bas, là ou par deux fois on l’avait retrouvé. Ils entreprirent donc avec succès cette fois, de faire construire l’église sur le haut du rocher d’où elle domine depuis bientôt mille ans la petite vallée de la Roumer. Les chaînes de prisonniers qui demeurent scellés dans le mur perpétuent le souvenir de la longue captivité des chevaliers Macquaux et l’origine de leur voeu.
Robert Cochet – page 33 – le magazine de la touraine N°66 – printemps 1998.
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