BALADES, SORTIES, SORTIR EN CASTELVALERIE

Aujourd’hui sont encore, issus du fond des âges, châteaux, gentilhommières, en parfait héritage. Avec vous et pour vous, voyageurs spectateurs, l’histoire de ces seigneurs se vit au fil des heures.

Le premier et ancien nom de cette petite ville, Château ou Chasteaux, indique qu’il y eut ici à l’origine un castrum ancien, probablement antérieur à l’occupation romaine et qui défendait à sa limite vers l’est, la pays d’Anjou. Ce castrum palissadé, puis empierré, se trouvait à la pointe du tertre qui domine le vallon de la Fare, affluent du Loir, transformé en lac au XVIIIème siècle pour faire mouvoir des forges, établies au pied de la citadelle. Le minerai parvenait e Rillé, de Villiers-au-Bouin, de Souvigné et d’Ambillou, mais aussi du lieu même puisque à l’orée de la forêt, dans les petits jardins publics, existe une source d’eau ferrugineuse dite fontaine de Jouvence, qu’on recommandait autrefois contre les anémies. Une autre source jaillit près de la Fare, fraîche et d’une saveur excellente. Elle alimentait le coron des ouvriers de la forge qui existe encore sur la chaussée de l’étang, assez pompeusement, lac de Val-Joyeux.

Une rue grimpait le long du tertre jusqu’à la citadelle, bordée d’humbles demeures de paysans ; c’était au Moyen Age l’unique rue de Chasteaux ; on l’appelait “rue Basse-Bretagne” parce que, sous la protection de la demeure féodale, elle était l’unique chemin qui franchissait le Fare, en direction de la Bretagne.

Non loin de la motte s’élevait l’église prieurale de l’abbaye de la Trinité de Vendôme qui portait le titre de monastère. Elle a été reconstruite au siècle dernier ; du sanctuaire roman subsistent un portail muré et un oculus.

Louise de la Vallière, dont la ville possède de précieux souvenirs, était titrée duchesse de Vaujours, du nom de cette forteresse en ruine qui se trouve à l’extrémité de l’étang dans un site impressionnant. On distingue encore deux enceintes et une chapelle gothique. Nus ne sait si Louise vint à Vaujours ; mais il est certain que Louis XI y séjourna souvent, chez sa soeur naturelle, Jeanne de France, fille de Charles VII et d’Agnes Sorel.

Pages 122-123 – Château-la-Vallière – Guide du Val de Loire mystérieux – Presses Pocket – 1966