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Le Château de Comacre (Saint Catherine de Fierbois)

Le château de Comacre se trouvait à la sortie Sud bourg, à environs 700 mètres. Elevait à la place d’une forteresse qui portait autrefois le nom de Retail ou du Verger, c’était un fief relevant de Saint Maure. Il fut possédé au XVe siècle par la famille du Retail puis par les Comacre qui laissèrent leur nom au domaine, enfin par les Deschamps, les Cantineau et les familles de la Haye, de Bridieu et de Lussac.

« Une veuve qui s’est remariée à un M. de Lussac vient de faire bâtir dans la terre de son mari un château gothique où il y a des figurines autant que de statues dans la cathédrale de Milan. J’irai voir cela car toute la Touraine en parle !… Ce château s’appelle Comacre. Il ne faut pas oublier le nom de ce château de l’amour qui est d’ailleurs sur la route d’Espagne » Lettre à Madame Hanska de 1848, Honoré de Balzac.

Une belle gravure du livre Balzac en Touraine de Paul Métadier (No 135) montre le caractère à la fois original et classique de ce monument aujourd’hui disparu. Classique, parce qu’il était de bon ton pour les gens riches, en 1845, date du début de la construction, d’édifier des manoirs ou des châteaux néo-gothiques. Original, parce qu’a l’instar de l’étonnant palais épiscopal conçu par Gaudi Astorga en Espagne, auquel il ressemblait. Il était de style gothique flamboyant, le style Tudor du XVe siècle, mais revu par la période romantique, ce qu’on appelle parfois le « Gothique troubadour » Dans cette construction de l’architecte Châteignier, on remarquait les tours élancées au nombre de quatre par façade, les pinacles, des lucarnes à gâbles et une avancée encadrée de deux tours terminées par un perron et dotée d’un toit pyramidal perpendiculaire au toit principal, couronné d’un fin campanile avec deux balcons circulaires, lui-même surmonté d’une flèche rappelant celle des cathédrales.

Le château de Comacre avait été conçu pour les réceptions, la majeure partie de ces pièces étaient des salons et des chambres d’apparat. On y trouvait des boiseries en chêne massif, richement sculptées, des solives ornées, des caissons, des portières et des tentures. Son entretien nécessitait un nombreux personnel : Songez que les boiseries, dans les derniers temps où il fut habité (jusqu’en 1960) était dépoussiérées à la brosse à dents. La famille de Lussac décida de le détruire parce qu’elle ne pouvait plus l’entretenir et, sans doute, en payer les impôts, ce qui fit quelque bruit. Les belles boiseries, œuvres d’un sculpteur italien, furent déposées et vendues. A. Montoux nous a signalé qu’une partie des communs de La Giraudière, à Beaumont en Véron, en hérita ainsi que d’une cheminée rachetée après la destruction du château. Celui-ci vidé, à la fin de Février 1964, on fit tomber les murs en les tirant avec des câbles. A cette époque, plusieurs châteaux du Centre-Ouest furent livrés aux démolisseurs ou même détruits à l’explosif comme un château dans le département des Deux-Sèvres que le propriétaire avait offert en vain à une collectivité.

Posté le: Mar 15 Nov – 18:26 (2011)    Sujet du message: Le Château de Comacre.
Le Château de Comacre (Saint Catherine de Fierbois)
Canton de Sainte-Maure-de-Touraine.


Le château de Comacre se trouvait à la sortie Sud bourg, à environs 700 mètres. Elevait à la place d’une forteresse qui portait autrefois le nom de Retail ou du Verger, c’était un fief relevant de Saint Maure. Il fut possédé au XVe siècle par la famille du Retail puis par les Comacre qui laissèrent leur nom au domaine, enfin par les Deschamps, les Cantineau et les familles de la Haye, de Bridieu et de Lussac.

« Une veuve qui s’est remariée à un M. de Lussac vient de faire bâtir dans la terre de son mari un château gothique où il y a des figurines autant que de statues dans la cathédrale de Milan. J’irai voir cela car toute la Touraine en parle !… Ce château s’appelle Comacre. Il ne faut pas oublier le nom de ce château de l’amour qui est d’ailleurs sur la route d’Espagne » Lettre à Madame Hanska de 1848, Honoré de Balzac.

Une belle gravure du livre Balzac en Touraine de Paul Métadier (No 135) montre le caractère à la fois original et classique de ce monument aujourd’hui disparu. Classique, parce qu’il était de bon ton pour les gens riches, en 1845, date du début de la construction, d’édifier des manoirs ou des châteaux néo-gothiques. Original, parce qu’a l’instar de l’étonnant palais épiscopal conçu par Gaudi Astorga en Espagne, auquel il ressemblait. Il était de style gothique flamboyant, le style Tudor du XVe siècle, mais revu par la période romantique, ce qu’on appelle parfois le « Gothique troubadour » Dans cette construction de l’architecte Châteignier, on remarquait les tours élancées au nombre de quatre par façade, les pinacles, des lucarnes à gâbles et une avancée encadrée de deux tours terminées par un perron et dotée d’un toit pyramidal perpendiculaire au toit principal, couronné d’un fin campanile avec deux balcons circulaires, lui-même surmonté d’une flèche rappelant celle des cathédrales.

Le château de Comacre avait été conçu pour les réceptions, la majeure partie de ces pièces étaient des salons et des chambres d’apparat. On y trouvait des boiseries en chêne massif, richement sculptées, des solives ornées, des caissons, des portières et des tentures. Son entretien nécessitait un nombreux personnel : Songez que les boiseries, dans les derniers temps où il fut habité (jusqu’en 1960) était dépoussiérées à la brosse à dents.

La famille de Lussac décida de le détruire parce qu’elle ne pouvait plus l’entretenir et, sans doute, en payer les impôts, ce qui fit quelque bruit. Les belles boiseries, œuvres d’un sculpteur italien, furent déposées et vendues. A. Montoux nous a signalé qu’une partie des communs de La Giraudière, à Beaumont en Véron, en hérita ainsi que d’une cheminée rachetée après la destruction du château. Celui-ci vidé, à la fin de Février 1964, on fit tomber les murs en les tirant avec des câbles. A cette époque, plusieurs châteaux du Centre-Ouest furent livrés aux démolisseurs ou même détruits à l’explosif comme un château dans le département des Deux-Sèvres que le propriétaire avait offert en vain à une collectivité.


Il ne reste plus à Comacre qu’un élément d’une construction plus ancienne, en ruine en 1855 : Le Rétail ou Le Verger, la tour Bouricaut avec chemin de ronde et haut lanternon, jouxtant les anciens communs du XIXe siècle constitués de deux bâtiments parallèles reliés par une grande aile percée de cinq arcades. C’est dans cet ancien château que le père du dessinateur Jules Barie qui y naquit en 1825, reçut les hommes en renom de l’époque comme Arago et la Cécilia. Ainsi, la plus vieille des demeures a-t-elle laissé quelques traces alors que la plus récente s’est évanouie comme un rêve.
_________________________
Source : La Touraine Insolite, vol.2 de Jean-Mary Couderc
La touraine archeologique, R. Ranjard

Historique.
Le manoir de Puy Gibault, qui figure encore sur le premier cadastre de 1826, s’élevait au bord du chemin et affecte curieusement le même plan que l’hôtel de la rue du château qui les abritera plus tard. Il fut remplacé en 1885 par l’édifice actuel, élevé par l’architecte Collet, qui collabora avec Guérin pour le palais de justice de Loches en 1866. Il est l’un des témoins de cette architecture contemporaine à laquelle on commence à prêter quelque attention. Il est donc particulièrement regrettable de le voir laisser à l’abandon et promis à une ruine certaine, ce qui pourrait motiver sa destruction, ce qui serait un vrai scandale. Il n’est sans doute pas inutile de revenir sur ce domaine de Puy Gibault, dont le nom reste attaché à cette branche de la famille Haincque, et d’essayer d’en retrouver l’histoire. Selon Carré de Busserolle qui lui donne comme propriétaire en 1542 Guillaume Sauvage, ce serait un ancien fief. Mais il n’est pas mentionné à ce titre dans le rôle de 1639 et les actes du XVIIIe siècle que nous avons pu consulter ne parlent pas du: « fief, terre et seigneurie de » suivant la formule consacrée, mais plus simplement du « lieu, métairie et closerie de Puy Gibault ». Les bâtiments et une partie des terres relevaient essentiellement de la seigneurie de May à Chanceaux, à laquelle était due une rente de quatre boisseaux et demi (de blé sans doute) et deux boisseaux d’avoine.

La question se pose de savoir jusqu’à quelle époque la famille Haincque resta propriétaire de Puy Gibault, qui selon le dictionnaire d’Indre et Loire, serait passé dès 1702 à Gabriel Dalonneau, lequel fut inhumé le 17 juillet de cette année là ? Les documents retrouvés ne donnant pas d’origine de propriété pour cette première moitié du XVIIIe siècle, il y a là une lacune que nous n’avons pu combler à ce jour. Mais on remarque que Pierre Haincque ne fait jamais suivre son nom de celui de Puy Gibault, ce qui semble indiquer qu’il n’en eut jamais la possession. Cependant, dans son acte de mariage, son père est appelé « Adrien Haincque de Puy Gibault» et dans son testament rédigé en 1758, sa mère se dit veuve « du sieur de Puy Gibault ». Il apparaît pourtant certain qu’à cette date le domaine n’était plus dans leur patrimoine, car il appartenait à Gilles Moreau, receveur au grenier à sel de la ville et à son épouse Anne-Catherine Durifflé. Leur mariage avait été célébré à Saint-Ours le 25 octobre 1700 et elle était veuve lorsqu’elle fut enterrée à Saint Antoine le 5 janvier 1761. Ses trois enfants et uniques héritiers: Anne-Catherine, demeurant au couvent des dames religieuses de l’Hôtel Dieu de Loches, Gilles-Denis marchand à Montlouis, et Jacob receveur des tailles à Chinon, vendirent le 6 juin 1763: « les lieux, métairie et closerie de PuyGibault et la borderie de la « Gaignotterie», consistant en maison pour le maître, le métayer, le closier et le bordier, cellier, «coulombier» et autres bâtiments», la métairie de Champboisson à Azay le Chadieu et un « lopin » de pré dans la prairie de Mauvières pour 11 800 livres à Jacques-Prudent Bruley et son épouse. La somme était payable « en leurs commodités » mais les intérêts, 590 livres, devaient être versés chaque année .

Il y a, reconnaissent les vendeurs, un certain nombre de réparations « tant de maçon, charpente et couverture », c’est pourquoi il sera fait un procès verbal de visite « pour être remboursés sur les quittances qu’ils en rapporteront ». Le 9 juin suivant, en présence de Me Robin, eut lieu la prise de possession suivant le curieux cérémonial prévu par la coutume, de Puy Gibault et de la «Gagnotterie», située à proximité. Ce lieu est encore mentionné sur la carte de Cassini, mais il n’en est plus question par la suite. Pour acquitter les droits de vente, il fut procédé le 2 août 1765 à la ventilation du domaine. Il en ressort que Puy Gibault et la Gagnotterie, pour une valeur de 3450 livres, relevaient de la seigneurie de May à Monsieur le marquis d’Argenson, des vignes et des prés pour 1600 livres au fief de Mauvières à Monsieur de Baraudin. Quant à la métairie de Champboisson, elle dépendait d’Azay et quelques pièces de terrain, situées dans la seigneurie de Bergeresse à la Chartreuse du Liget.

L’acquéreur, Jacques-Prudent Bruley, né à Paris le 24 septembre 1725, était le fils de Prudent Bruley, procureur du Châtelet de Paris, qui eut onze enfants dont quatre seulement ont eu une postérité. Il est donc l’oncle du célèbre Prudent-Jean Bruley, président trésorier de France, qui sera Maire de Tours en 1790 et Député à l’Assemblée Législative (24). Jacques-Prudent, qui est seulement bourgeois de la bonne ville de Loches, s’était uni le 23 février 1756 à Anne-Jeanne Auger. Or celle-ci était la fille de François Auger, garde-marteau de la maîtrise des Eaux et Forêts de Loches et seigneur de la Roche Bertaud à Ciran depuis 1723 et de dame Magdeleine-Gabriel Haincque, inhumée dans l’église Saint-Ours le 30 octobre 1747, soeur d’Adrien Haincque III et donc tante de Pierre Haincque. Anne Auger rentrait donc en possession du domaine ancestral de Puy Gibault.

Jacques-Prudent Bruley ne semble pas très fortuné et se trouve parfois dans une situation difficile, et ses deux frères se chargèrent de pourvoir à l’éducation de ses enfants (24). Il en eut au moins quatre, dont Anne et Jeanne mortes dans leur jeunesse. L’un des garçons, Jean-Prudent, disparut également avant son père qui décéda à 73 ans le 5 pluviôse an VII ( janvier 1799) En 1793 il devait encore sur l’acquisition de Puy-Gibault une somme de 7226 livres 12 sols…

La suite sur : Bulletin de la Société archéologique de Touraine T. XL Année 1984. Page 1027.

Le petit musée du costume :
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Les confréries des vins de la touraine :
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