Hebdotouraine

Quartier des Fontaines de Tours

Le quartier des Fontaines est situé sur la rive gauche du Cher. Il a été aménagé et construit, pour l’essentiel, entre 1967 et 1978, peu après les quartiers du Sanitas et des Rives du Cher. Il compte près de 7 000 habitants répartis sur une zone vaste de 65 hectares.

Sa forme architecturale et urbaine correspond aux grands ensembles caractéristiques des Trente Glorieuses : associant logements sociaux et privés, les Fontaines est le deuxième plus important de la ville après le Sanitas. Son développement se déroule dans le contexte des grands travaux engagés par le maire Jean Royer, la ville de Tours faisant face dans les années d’après-guerre à une demande inédite de logements que l’effort de la reconstruction puis des premiers grands ensembles n’ont pas suffi à combler.

À la recherche de terrains libres, la ville entreprend, grâce à la modification de ses limites territoriales et à la déviation du cours du Cher, de rendre constructible une vaste zone jusqu’alors régulièrement inondée. Les travaux, considérables, s’appuient sur la création en 1967 d’une ZUP, partagée entre les communes de Tours et de Saint-Pierre-des-Corps. Les premières constructions débutent en 1970 avec pour objectif la création d’un quartier où se mêleront habitations, commerces, établissements scolaires, entreprises et espaces verts.

Remarquable par son ambition initiale, le projet visait à urbaniser par la suite une grande partie de la rive gauche du Cher, jusqu’aux abords de Ballan-Miré. Les chocs pétroliers des années 1970, la défiance croissante vis-à-vis de la forme architecturale et urbaine des grands ensembles, et le ralentissement démographique réduisent nettement l’ampleur du chantier.

La genèse du quartier des Fontaines est la conséquence des évolutions territoriales de la ville de Tours au XXe siècle. Historiquement circonscrite – à l’exception du faubourg de Saint-Symphorien (actuel quartier Paul-Bert) – entre la Loire et le Cher, la commune voit son territoire parvenir à saturation au milieu des années 1950. Le lancement, en 1958, de la construction du grand ensemble du Sanitas à l’emplacement de la zone industrielle qui entourait l’arrière-gare de Tours ne permet qu’une résolution partielle de la crise du logement que connaît alors le chef-lieu de l’Indre-et-Loire. Le déplacement de la gare elle-même, déclaré d’utilité publique en 1947, est repoussé sine die en raison de son coût.

La construction d’ensembles de logements sur la rive nord du Cher est envisagée dans les dernières années du mandat de Marcel Tribut ; les difficultés causées par la situation des terrains en zone inondable et l’ampleur des contraintes administratives, techniques et financières paraissent toutefois rendre l’idée peu crédible à court terme. L’élection de jean Royer à la tête de la ville de Tours, au printemps 1959, rebat les cartes.

Le nouveau maire s’entoure rapidement de deux architectes, Joël Hardion et Pierre Boille, pour envisager un ensemble de plusieurs milliers de logements. Il fonde ensuite, avec le concours de la banque de Paris et des pays-Bas, un réseau de sociétés d’économie mixte lui permettant d’aménager et de lotir les terrains. Remarquable sur le plan du génie civil, le chantier nécessite la rectification et le rehaussement de la rive nord du Cher sur plus de trois kilomètres, et la création, en rive sud, du lac de la Bergeonnerie. Officiellement lancés le 23 juillet 1962, les travaux s’achèvent en 1968 : ils ont permis la construction de 2 285 logements, de plusieurs groupes scolaires, de commerces et d’équipements publics.

Translate »