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Henri II Plantagenêt et ses femmes

Contrôlant un vaste domaine continental et insulaire, le roi Henri II Plantagenêt, le plus méconnu des membres de la famille des Plantagenets, fut pourtant un brillant réformateur, et un bâtisseur zélé. Pendant de nombreuses années, trois femmes jouèrent tour à tour un rôle clé aux côtés du flamboyant héritier du Conquérant.

Aliénor l’épouse
En 1151, alors qu’il accompagne son père, à la cour du roi de France Louis VII, pour prêter hommage, Henri rencontre la reine Aliénor d’Aquitaine. La trentaine conquérante, la belle se morfond dans un mariage insipide avec un roi qui aurait dû être moine…quand son regard croise celui d’Henri, 18 ans, fière allure et beaux yeux gris, la chimie opère. Intensément.
Geoffroy meurt peu après ; Henri, déjà duc de Normandie, devient comte d’Anjou.
Mars 1152, coup de théâtre : le Concile de Beaugency valide l’annulation du mariage de Louis et Aliénor. La voie est libre, Henri épouse la duchesse et son puissant duché d’Aquitaine, avant d’hériter du royaume d’Angleterre. Le couple, couronné à Westminster en 1154 règne désormais un vaste empire s’étendant de l’Ecosse aux Pyrénées : l’Empire Plantagenêt.

Pour en savoir plus, découvrez l’espace Plantagenêt de la forteresse royale de Chinon.

Suzerains en Angleterre mais vassaux du roi de France sur le continent, les relations ne s’annoncent pas sereines entre Plantagenêt et Capétiens !Les premières années semblent heureuses et plutôt fructueuse avec 8 enfants en tout mais la situation dérape rapidement.Aliénor gère son duché d’Aquitaine depuis la mort de Guillaume X son père. Riche d’une longue expérience et d’une éducation poussée, elle est engagée dans les affaires d’état et signe des actes officiels en Aquitaine voire ailleurs, en l’absence du roi. Mais elle perd progressivement cette autonomie, son royal époux étant avide de rétablir son autorité et relever le royaume sur tous les plans.
Les princes Henri, Richard et Geoffroy, eux-mêmes mis à l’écart, fomentent la Grande Révolte, rébellion soutenue par Aliénor dès 1173… revanche d’une femme bafouée ? de fait, Henri II aime les femmes et Aliénor le sait. Peu après, rendue responsable du désordre, Aliénor d’Aquitaine est exilée en Angleterre et perd tout pouvoir politique. Elle ne retrouve son rang qu’à la mort du roi en 1189, comme régente du roi Richard Cœur de Lion.
Rosemonde, la favorite
Henri est un amoureux compulsif et pathologique. S’il fait visiblement feu de tout bois, seule l’exquise Rosemonde le fera chavirer.Ils se rencontrent en 1165 lors d’une chevauchée. Elle a 20 ans, Henri 32. Peu après, elle est conviée à la cour. Fille de Walter de Clifford, Rosemonde la bien-nommée devient maitresse officielle en 1174, après le départ d’Aliénor en résidence surveillée suite à son implication dans la grande révolte.Elle n’intervient pas dans les affaires d’Etat, se contente de soutenir le souverain et se montre aussi discrète que cultivée. Henri est fou d’elle !
D’abord installée à ses côtés, Rosemonde est ensuite logée à la résidence royale de Woodstock où Henri vient souvent se ressourcer.Hélas, en 1176, tombant brutalement malade, la belle se réfugie au couvent de l’abbaye de Godstow près d’Oxford, où elle a été élevée. Elle y meurt prématurément.
Henri, inconsolable, la fait inhumer dans le chœur de l’église et fait plusieurs années durant d’importantes donations à l’abbaye.
Moins de deux ans après la mort du roi,  l’évèque de Lincoln fait déplacer les restes de celle qu’il voit comme une prostituée et la fait ensevelir dans la salle capitulaire. On peut y lire son épitaphe, sujette à quelques dérives d’interprétations :
« Ci-gît dans cette tombe une rose du monde, et non une rose pure Elle n’embaume point, mais sent ce qu’elle doit sentir »…
Vanité, tout n’est que Vanité.
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