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L’AVIATION EN TOURAINE : LES COMMANDANTS DU 31EME REGIMENT D’AVIATION DE TOURS

Les deux extrémités du commandement, lors de la visite de Pierre Cot en 1933. A gauche, le colonel Muiron, premier commandant du 1er RAO en 1920 ; à droite, le lieutenant-colonel de Castel, dernier commandant du 31e RAO. Entre eux, de gauche à droite : le général Denain, Grégoire, le préfet d’Indre-et-Loire, Pierre Cot, le général Goubeau, les généraux Pujo et de Crozals, le lieutenant-colonel Henri Jauneaud. (origine Léon Sutter)

Du GA 1 au 1er régiment d’aviation d’observation

Émile Muiron

17 juillet 1919 – 5 mai 1920

Avant Tours Émile Muiron a débuté dans l’aviation avant la Première Guerre, chez Caudron. A la déclaration de guerre, il suit le futur général Vuillemin à l’escadrille CM (Caudron monoplace). Puis il commande l’escadrille C 30 avant de devenir adjoint tactique de l’aéronautique de la 5e armée. Entre ses différents séjours à Tours, il dirige le magasin général n°4 avant d’être inspecteur technique.

A Tours Chef de bataillon, Émile Muiron est nommé à la tête du groupement aéronautique n°1 le 12 juillet 1919. Il commande donc le 1er régiment d’aviation d’observation lors de sa création, le 1er janvier 1920. Il laisse la place, le 5 mai, au commandant Précardin, plus ancien dans le grade. Il est donc déjà loin lorsque ce régiment devient 31e RAO le 1er août 1920. Un régiment qu’il a cependant retrouvé le 9 février 1925, acceptant de revenir à Tours « en sous-ordre », comme second. Il reste jusqu’en 1928 (notre photo). En 1931, il décroche – enfin – le commandement du régiment. Il reste à la tête du 31e RAO un peu moins de deux ans mais ne quitte pas Tours pour autant. Le 1er avril 1933, il y commande la 1re brigade aérienne avant de devenir chef d’état-major de la 3e région aérienne, en janvier 1934, lors de la création de la base aérienne 131. Il est rayé du personnel navigant peu après, atteint par la limite d’âge.

Après Tours A la retraite, le général Muiron marque l’aviation en Touraine en réussissant la fusion des aéro-clubs. Il est le premier président d’Air Touraine, association née de cette fusion. Il sort de sa retraite à la déclaration de guerre. Il est affecté au commandement de la 3e subdivision aérienne. Il est fait prisonnier avec son état-major, près de Quimper, pas très loin de chez lui puisqu’il est né à Vannes (Morbihan). Il décède à l’hôpital Sédillot, à Nancy, le 27 mai 1947.

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Du 1er régiment d’aviation d’observation à la 31e escadre

Maurice Précardin

mai 1920 – avril 1924

Sur l’album de 1921.

Avant Tours Maurice Précardin, est originaire de Saint-Rémy-en-Bouzement (Marne). Il entre dans l’armée en 1899, en passant par Saint-Cyr. Il est lieutenant au 144e régiment d’infanterie quand il rejoint l’aéronautique. C’est chez REP qu’il fait ses premiers vols. Il obtient son brevet militaire le 1er juillet 1912. Cette même année, on le voit à Tours, en septembre, à l’occasion des grandes manœuvres. Placée en réserve, son escadrille de REP rouges prend ses quartiers au Menneton. Pendant la guerre, il commande notamment l’escadrille C 9 en 1915 (après être passé à la R 27 puis à la VB 104) avant d’atterrir dans l’organisation de l’aéronautique. Comme adjoint technique de la 3e armée (1916) puis comme commandant de l’aéronautique de cette même armée en 1917.

A Tours La Grande Guerre terminée, Maurice Précardin dirige la Mission française en Argentine. De retour en France, il remplace Émile Muiron à la tête du 1er RAO au bénéfice de l’ancienneté. C’est donc sous son commandement que le régiment change de nom – et seulement de nom – en devenant 31e RAO, le 1er août 1920. Maurice Précardin est bien noté, en raison de son « expérience dans toutes les parties du service […] Il conduit bien son régiment installé dans des baraquements médiocres qui augmentent beaucoup les difficultés du service » (général Niessel, 1922).

Après Tours Il quitte ce régiment en avril 1924 pour rejoindre l’Entrepôt spécial de l’Aéronautique n°1. De santé fragile, il y reste jusqu’en 1928, date de sa mise en « non-activité ». Il réside alors à Nice où il décède le 27 décembre 1929. Maurice Précardin avait épousé une Tourangelle, Yvonne Blot, dont la famille demeurait avenue de la Tranchée.

Roger Saint-Gal

Par intérim en 1922

Sur l’album de 1921.

Avant Tours Personnage étonnant que ce marsouin qui, à peine sorti de Saint-Cyr, s’est embarqué à Marseille pour l’Indochine où, de séjour en séjour, il est resté jusqu’à la déclaration de guerre. Il s’y est partagé entre l’infanterie coloniale et les tirailleurs tonkinois. Il s’y est imprégné de la culture indochinoise au point d’être diplômé d’annamite (brevet de 2e degré) et de se déclarer bouddhiste (fiche sur Mémoire des hommes).
Comme beaucoup d’officiers devenus aviateurs, c’est une grave blessure, en février 1915, qui le destine à devenir pilote. Il est breveté à Pau le 18 octobre de cette année. Il rejoint l’escadrille C 6 avant de diriger la C 61 en octobre 1916. Promu chef de bataillon, il prend en main l’aéronautique du 34e corps d’armée puis termine la guerre comme inspecteur des écoles d’aviation, rue Saint-Dominique.

A Tours Dans l’article consacré au 31e RAO dans la Revue des Forces Aériennes en 1929, le lieutenant-colonel Saint-Gal figure dans la liste des commandants du régiment. Il faut croire que la personnalité de ce Nantais a laissé un souvenir indélébile aux auteurs de ce texte puisque Roger Saint-Gal n’a commandé le régiment que par intérim, notamment trois mois en 1922, à l’occasion d’une absence de Maurice Précardin pour des problèmes de santé. Il est nommé à Tours le 26 septembre 1921 comme commandant en second. Il quitte le régiment trois années plus tard, à l’occasion d’un congé personnel de trois ans, à Marseille.

Après Tours Il est nommé commandant du 4e groupe d’ouvriers de l’aéronautique et second du camp d’instruction de Cazaux, directeur du parc, le 8 octobre 1924. Il essaiera de retourner en Indochine, en vain. En congé du personnel navigant le 1er avril 1929, il se retire quelques années plus tard à Nantes.

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