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GastronomieSources et fontaines miraculeuses

LES EAUX MIRACULEUSES

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Déjà connues des Celtes et des Gaulois pour leurs vertus thérapeutiques, les sources d’eau minérale furent d’abord dédiées à des divinités. Récupérant ce culte à leur profit, les colonisateurs romains créèrent la majorité des stations thermales italiennes, françaises, belges et allemandes. Ils furent aussi les premiers à exporter ces eaux investies du pouvoir de guérir.

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 Les « Fontaines rouges »

Se situant au pré-Pineau et alimentant l’Esves, les « Fontaines rouges », parsemées de petites pierres tachetées d’algues rouges, ont donné naissance à une légende semblable à celle de la Chapelle-Blanche-Saint-Martin, selon laquelle saint Martin y aurait lavé ses blessures. Cette source où l’eau est accompagnée de bulle d’air, était réputée pour guérir les maladies des yeux.

Sur l’autre rive, presque en face, se situe la Fontaine Saint-Martin. Selon une tradition locale, Martin aurait résidé dans une cave complétée par un oratoire dit « Ermitage Saint Martin ». La source coulerait près de cette cave depuis que l’un des bœufs, que gardait Martin, la fit jaillir d’un coup de corne de Picot, le plus vieux du troupeau. Le saint se serait servi de cette eau pour soigner les maladies.

Selon une autre légende, Saint-Martin y aurait soigné ses blessures, ce qui expliquerait la couleur rouge de l’eau et ses vertus miraculeuses. En fait ces sources font jaillir de l’eau ferrugineuse, ce qui favorise l’apparition d’algues rouges sur les pierres blanches et ce qui explique peut-être leurs propriétés curatives.

« Dans la fontaine de Saint-Martin, dit-on, durant la nuit de Noël, on entend sonner, lentes et cristallines, les cloches des entours ! Au dernier coup de minuit, les portes grillées de la cave des Murailles s’ouvrent d’elles-mêmes, sans bruit, sous les mousses, tampons verdâtres des gonds rouilles. Des génies se montrent sur le seuil mystérieux qu’aucun homme vivant n’a passé. Deux à deux, et en dansant, sur des vans d’osier ils secouent des pistoles d’or étincelant aux yeux émerveillés des hommes attardés dans ces lieux. » Le trésor introuvable du château d’Aspremont, en cette poétique nuitée de Noël, chaque année, se fait ainsi visible pour bien des gens qui, de leur vie, n’ont jamais vu tant d’or. Et les mains des paysans rapaces s’avancent, crochues, vers la grille qui se rabat sur les diablotins enfuis. Ainsi, depuis des siècles, la cave de la Taille des Murailles s’ouvre et se referme sans livrer son secret… A partir des Fontaines Rouges, le paysage change; il s’adoucit.

La fontaine Saint-Mandé de Ferrière-Larçon :

À Ferrière-Larçon – la fontaine Saint-Mandé (ou Saint-Mandet). Jadis, son eau avait la réputation de guérir des fièvres, des anémies, du rachitisme et des pâles couleurs. Toute l’année, les pèlerins viennent invoquer le saint qui pourrait leur apporter apaisement et ensuite boire et se purifier à l’eau de cette fontaine miraculeuse.

Elle se situe près de l’église, elle a une profondeur d’environ 1,20 m. Si vous vous y rendez, attention a ne pas mettre le pied dans l’eau !

La fontaine Saint-Hilaire

La source Saint-Hilaire aurait jailli sous le sabot de la mule du pontif poitevin qui fit une halte dans ces parrages. L’eau fraiche qui sort de ces coteaux calcaires a la réputation de guérir les maux d’yeux. Les croyances du pays disent que vous pouvez à l’aube de la St Jean récupérer un petit peu d’eau de la fontaine et ainsi pouvoir la conserver toute l’année.

On accède à cette fontaine en empruntant le petit chemin creux situé en haut à gauche de l’église. L’eau qui s’écoule descend le long du chemin, passe en contre-bas dans quelques jardins du village puis se jette dans la rivière.

Se rendre à la fontaine était autrefois important pour implorer la pluie dans les périodes de grande sécheresse. Ces pélerinages ne sont plus qu’un souvenir aujourd’hui mais il certain que ce lieu était d’une très gande importance pour les gens du village et de la proche région.
De retour d’éxil d’Asie mineure, Saint-Hilaire poursuivait son oeuvre d’évangélisation dans le poitou et notamment à la fontaine où, sans doute, il y baptisa les nouveaux convertis. C’est dans la forêt de la Guerche, tout près de notre village, qu’il y rencontra Saint-Florence. Depuis ces temps anciens Saint-Hilaire est devenu le saint protecteur de Leugny, on le retrouve au plus haut dans notre église, veillant ainsi sur ces ouailles.

*Ce texte est inspiré du livre ” La Vienne légendaire & mythologique ” de R. Mineau et L. Racinoux à la librairie Ancienne BRISSAUD à Poitiers, il et est également inspiré de ce que les anciens du village colportent toujours aujourd’hui

Fontaine Saint-Martin

Lieu de miracles de Saint Martin. Elle est visible à Monfouet (après le hameau de Cosnier) où une croix la surmonte. Lieu de dévotion, on y amenait les enfants faibles et peu développés et on adressait des prières au saint. Des pèlerinages s’y rendirent jusque vers les années 1950.

Saint-Martin, attaqué et blessé par des muletiers près de la ferme de la Varenne, alla laver ses plaies à cette source.

“On y relève la présence d’herbes et de pierres rougeâtres à l’origine de deux versions légèrement différentes d’une légende :

  • on prétend que cette fontaine rougirait encore du sang des coups de fouet qui furent infligés à l’apôtre des Gaules à cet endroit où il aurait lavé ensuite ses blessures ;
  • on raconte aussi que saint Martin  aurait été attaqué et blessé là par des muletiers païens dont l’attelage aurait été effrayé à sa vue et à celle de ses vêtements ( pensez! à peine un demi manteau ! de quoi devenir bourricot, non ?). Aussitôt, un orage serait survenu que Martin aurait calmé ( et il faudra attendre Benjamin Franklin pour en faire presque autant). Les muletiers se seraient alors jetés à ses pieds, implorant son pardon qui leur aurait été bien sûr accordé avec une bénédiction en prime. Satisfait, saint Martin serait ensuite allé laver ses plaies à la source.

Une croix surmonte aujourd’hui le site réaménagé par la commune. Ce puits est en pierre, il s’agit d’un simple trou d’eau, le long de la Ligoire (  du gaulois *liga, lui-même issu d’un plus ancien *lega, désignant la vase ou le limon et qui a aussi donné son nom à la Loire).

Une étymologie pseudo savante, à la source de laquelle je ne suis pas parvenu à remonter, explique le nom de Montfouet par le latin male factum ( « où le mal a été fait »). On la retrouve à l’identique sur de nombreux sites internet mais en tout cas pas à la page 18 de  Les Toponymes « Saint Martin  » dans nos campagnes de J.-M. Couderc, maître de conférences à l’université de Tours … qui ne propose cependant pas d’alternative.

Quant à la couleur rougeâtre des abords de la source, elle est due à la présence d’algues, notamment Hildenbrandia rivularis que l’on retrouve dans plusieurs autres fontaines aux eaux calcaires.

Il faut selon moi voir dans Montfouet une « hauteur couverte de petits hêtres » ( verts, bien sûr, oui ). En ancien français, le fou, issu du latin fagus, était le nom du hêtre et c’est de ses fines branches que l’on faisait les fouets. On retrouve ce « fouet » dans de nombreux micro-toponymes et, en composition avec « mont », à Récourt ( Pas-de-C.), à Saint-Didier-des Bois (Eure ) et à Montarcher (Loire) où aucune légende mystico-religieuse n’a semblé nécessaire pour attirer le touriste ( ou le pèlerin, comme il plaira à TRS ).

Source : https://vousvoyezletopo.home.blog/2017/10/31/montfouet-repaladev/

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